Le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) avec à sa tête le Président Yao DATE, était face à la presse mercredi 22 mai 2024 à son siège à Lomé pour se prononcer sur la situation socio politique du pays suite à la proclamation des résultats définitifs des scrutins du 29 avril 2024.

Pour le parti politique de l’opposition du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR), la validation de ce double scrutin par les Institutions de la République confirme indéniablement l’enlisement du pays du pays dans la grave crise politique qu’il traverse depuis des décennies. Le pays renouant alors avec l’époque du parti-État vient ainsi d’atteindre le fond du vase dans sa déconfiture totale.

« Celui qui fraude lors des élections est passible de la prison. Nous avons fait des recours et tout ce que les institutions habilitées à traiter nos recours ont fait, c’est de rejeter simplement tous les recours. Hors, nous avons des vidéos et des gens qui ont posé des actes malsains. Le parti au pouvoir a fait des choses à visage découvert. Nous sommes surpris du degré de vol et des bourrages d’urnes », a laissé entendre Yao DATE, président du CAR.

Le parti CAR dit ne se reconnaître nullement dans ces résultats qui ne reflètent en rien la volonté des populations et invité le Gouvernement à ouvrir rapidement des discussions inclusives pour trouver des solutions appropriées et consensuelles aux problèmes politiques aggravées par ces élections.

  • L’intégralité de la déclaration liminaire du CAR

La Cour Constitutionnelle, le 13 mai et la Cour Suprême le 21 mai, ont entériné les résultats des élections législatives et régionales proclamés par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) en dépit de la pertinence des recours prouvés et fondés en invalidation de ces scrutins.

Les anomalies ayant entaché et sorti les scrutins de leur cadre universel, sont hors de l’entendement d’hommes politiques modernes et sans appel : achat massif des consciences, menaces, bourrage d’urnes, vote multiple, renvoi des délégués de l’opposition des bureaux de vote, vote pléthorique par dérogation, absence de logo de candidats concurrents sur des bulletins de vote, falsification de procès-verbaux, le tout, concourant aux résultats  aberrants, malheureusement encouragés et félicités par des observateurs triés au gré des gouvernants selon qu’ils soient favorables à la manipulation.

Le processus électoral avait même connu des interruptions sans ambages au vu et au su de la Cour Constitutionnelle et la Cour Suprême. Leur silence en disait assez long sur leur incapacité à arrêter le parti au pouvoir dans son obsession à empêcher toute concurrence loyale dans les urnes. 

La validation de ce double scrutin par ces institutions de la République confirme indéniablement l’enlisement du pays dans la grave crise politique qu’il traverse depuis des décennies. Le pays, renouant alors avec l’époque du parti-Etat, vient ainsi d’atteindre le fond du vase dans sa déconfiture totale. Ces derniers scrutins marquent un tournant décisif dans la vie politique de la nation. 

Le CAR ne se reconnaît nullement dans ces résultats qui ne reflètent en rien la volonté des populations et invite le Gouvernement à ouvrir rapidement des discussions inclusives pour trouver des solutions appropriées et consensuelles aux problèmes politiques aggravés par ces élections.

La faiblesse des institutions de la République face à l’oppression est ruineuse pour le pays et constitue une menace permanente pour la stabilité et la cohésion sociale requises pour le développement.

Cette nième forfaiture repose la problématique des réformes constitutionnelles et institutionnelles de manière à garantir l’indépendance et la crédibilité de ces institutions dans un état aspirant à la démocratie et au développement inclusif.

La proclamation telle, des résultats du double scrutin du 29 avril 2024 est la preuve suffisante que la nation est en péril : les élections sont alors vidées de leur sens fondamental dans un Etat de droit tel que voulu par les nations civilisées. Il n’est point nécessaire de rappeler que le verrouillage des institutions de la république par les gouvernants et leur inféodation au pouvoir d’Etat constituent un terreau fertile aux ambitions de conquête du pouvoir par des moyens inappropriés. Dans ce cas, le peuple en pâti.

Le CAR remet en cause le mandat des forces de sécurisation des élections strictement lié à la sécurité sans extension aux prérogatives d’office de police judiciaire. Cela est fait à dessein pour assouvir des plans inavoués de manipulation des résultats électoraux dans la sérénité. La limitation du mandat de cette force rend coupable le gouvernement des multiples anomalies et fraudes qui ont cours pendant et après le vote.

Le CAR demande aux partis politiques de l’opposition et aux organisations de la société civile représentés à la CENI et ses démembrements de situer l’opinion nationale sur les résultats incohérents de ces scrutins.

L’horizon s’est davantage assombri pour la nation avec la promulgation de la loi fondamentale du pays dans des conditions peu orthodoxes en violation flagrante de toutes les dispositions légales universelles en la matière. Le Togo s’illustre une fois encore dans la sphère des pays atypiques, réticents à l’état de droit et à la démocratie, n’en déplaisent aux citoyens.

Le comble réside dans la volonté du gouvernement à garder le texte modifié au secret. Le CAR s’interroge sur cette pratique du régime de promulguer un texte fondamental dont le contenu est ignoré par les citoyens à qui il est censé être appliqué. Si le texte constituait un sésame pour le développement du pays, pourquoi le cacher aussi longtemps aux citoyens avant qu’ils n’en prennent connaissance récemment par le biais du journal officiel alors que cela devrait a priori être le cas,s’interroge le CAR. Doutant de l’affirmation, le CAR  demande son annulation pure et simple par le chef de l’Etat.

Le CAR exhorte UNIR au pouvoir à concéder son échec dans la gouvernance démocratique du pays et à changer sa perception du pouvoir d’Etat afin que le Togo sorte de son retard en développement au grand bonheur du peuple qui n’aspire qu’à un  niveau de vie décent. Le Togo reste à la traine dans l’offre des services sociaux de base les plus élémentaires que sont les soins de santé, l’eau, l’électricité, l’emploi, l’éducation etc.

A titre d’illustration, après les incendies des marchés les bonnes femmes du marché d’Agoè Assiyéyé sont provisoirement logées dans un bas fond avec toutes les difficultés pendant cette saison de pluies ; quant au nouveau marché de Tsévié, la situation est indescriptible et sort de l’entendement humain.COMMENT PEUT-ON PARLER DE DEVELOPPEMENT DANS CES CONDITIONS ?

Comment peut-on parler de développement lorsque le Togo a un PIB de 9,83 milliards $ pour occuper le 12ème rang sur 14 pays de la zone CFA alors que  le Bénin avec 21,37 milliard $ occupe le 6ème rang. ( Togoscop : Classement prévisionnel des économies des zones CFA en 2024) 

L’heure est grave. L’oppresseur a désormais conquis tous les leviers du pouvoir et de contre pouvoir. 

Tout en étant prêt à s’assumer en tant que parti extra parlementaire, le CAR pense et estime qu’au regard de la gravité de la situation socio politique du pays et face aux moyens déployés par le parti au pouvoir, les candidatures multiples et concertées à défaut d’une coalition électorale reste la seule alternative aux forces démocratiques du Togo.

Le CAR lance alors un appel solennel à l’opposition à laquelle il demande de renoncer à l’entretien des préjugés, de la calomnie et à se donner la main pour la relance de la lutte pour la libération du Togo.  

Le CAR demande à cet effet à tous les dissidents de faire profil bas et de regagner humblement le bercail pour la cause du parti

Le CAR invite le peuple togolais à garder espoir dans la résilience face à l’oppression et à se tenir prêt pour redorer l’image du pays au moment opportun. Seule la voix du peuple sera fondamentale pour conclure la longue lutte pour un Togo démocratique. Et comme le dit souvent Feu Me Yawovi AGBOYIBO « l’indignation est l’arme redoutée par l’oppresseur » ; nous ne devons donc pas nous lasser de nous indigner contre cette tyrannie qui ne fait que décimer nos enfants et hypothéquer l’avenir de toute une nation.

Fait à Lomé le 22 mai 2024

Le Bureau National

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