La cour intérieure de la prison civile de Lomé a résonné dimanche 12 octobre 2025, non pas des cris habituels de la détention, mais des sons d’espoir, de musique et de prise de conscience. La Solidarité Mondiale pour les Personnes Démunies et les Détenus (SMPDD) y a organisé un concert de plaidoyer et de sensibilisation, placé sous le thème évocateur, « Ma vie après la prison, un détenu, un projet de vie ».
Cet évènement hors du commun a réuni détenus, responsables pénitentiaires, acteurs de la société civile et représentants des autorités publiques autour d’une même ambition celle de faire de la prison un lieu de transition, et non une fin en soi.
Par la musique, la parole et l’engagement communautaire, le concert visait à sensibiliser les détenus à l’importance de construire un projet de vie pour préparer leur réinsertion. L’initiative se veut aussi un plaidoyer fort en direction des autorités togolaises, appelées à s’engager davantage dans des politiques de désengorgement des prisons et d’accompagnement post-carcéral.
La surpopulation carcérale reste un problème majeur dans les établissements pénitentiaires togolais. Elle accentue les difficultés de détention, réduit l’accès aux soins, à l’éducation et à la formation, et compromet les chances de réintégration. Face à ce constat, la SMPDD rappelle que la réinsertion sociale des ex-détenus est un pilier essentiel de la sécurité collective et de la cohésion nationale.
« Un détenu qui sort avec un projet, c’est une chance pour la société. Mais un détenu qui sort sans perspective, c’est un risque pour tous », explique un représentant de l’organisation.
À travers cet événement, la SMPDD poursuit plusieurs objectifs entre autres, encourager les détenus à réfléchir à leur avenir et à bâtir un projet de vie concret ; interpeller les décideurs sur la nécessité de créer un cadre institutionnel propice à la réinsertion ; créer un espace de dialogue, de dignité et de solidarité entre les détenus, les autorités et les membres de la société civile.
Le message central de la journée, « Ma vie après la prison : un détenu, un projet de vie », résonne comme un appel à la responsabilisation individuelle autant qu’à la solidarité collective.
Entre les prestations artistiques engagées, les témoignages poignants d’ex-détenus réinsérés et les prises de parole institutionnelles, le concert a permis de tisser des ponts entre deux mondes souvent cloisonnés. Il a offert aux détenus une bulle d’humanité et de dignité, mais surtout, une étincelle d’espoir, celle de croire en un avenir possible, malgré la prison.
Ce type d’initiative rappelle que la prison ne doit pas être une condamnation à vie sociale, mais un passage, une étape, parfois douloureuse, mais potentiellement porteuse de renouveau.
