Ces derniers jours, un débat a émergé au sein de l’opinion publique togolaise concernant le choix du Président du Conseil des Ministres (PCM), un poste qui n’est pas nécessairement occupé par un élu, contrairement à ce que certains prétendent. Ce débat est d’autant plus surprenant que ce sont souvent les mêmes personnes qui, autrefois, désavouaient la cinquième république, et qui aujourd’hui se trouvent à défendre vigoureusement ce nouveau régime. Pourtant, un regard plus attentif sur les processus politiques en place dans d’autres démocraties parlementaires, notamment au Canada, pourrait aider à éclairer ce débat.
Au Canada, un exemple de système parlementaire bien établi, le Premier ministre, Mark Carney, a récemment pris ses fonctions en remplacement de Justin Trudeau, qui a démissionné. Ce changement à la tête de l’exécutif canadien a été rendu possible grâce à la désignation du Parti Libéral Canadien, qui a choisi Carney pour occuper cette fonction. Il est intéressant de noter que, selon la Constitution canadienne, le Premier ministre est nommé par le Gouverneur Général, et ce poste revient automatiquement au chef du parti majoritaire à la Chambre des Communes. Le Premier ministre canadien n’est donc pas nécessairement un élu direct, mais sa légitimité et sa légalité sont pleinement reconnues dans le cadre du système parlementaire.
Cette situation nous rappelle le modèle choisi par le Togo dans la mise en place de ses institutions sous la Cinquième République. Selon la Constitution du 6 mai 2024, le PCM, équivalent du Premier ministre au Canada, est désigné par le Parti majoritaire à l’Assemblée nationale. Ainsi, bien qu’il ne soit pas élu directement par le peuple, il devient le chef du gouvernement avec toute la légitimité conférée par le système parlementaire en vigueur. Le choix du PCM n’a donc rien d’illégitime, comme certains pourraient le prétendre.
Le Togo, en adoptant ce régime parlementaire, n’invente pas la roue. Au contraire, il s’inscrit dans une tradition démocratique éprouvée. Ce système a d’ailleurs permis au Togo d’économiser plusieurs milliards de francs CFA en 2025, fonds qui auraient autrement été alloués à l’organisation d’élections présidentielles. Ces économies seront réorientées vers des investissements sociaux cruciaux, ainsi que pour renforcer la sécurité dans le Nord du pays et soutenir d’autres secteurs vitaux pour le bien-être des populations.
En somme, le Togo n’a pas à réinventer les principes de la démocratie parlementaire. Au contraire, il peut s’inspirer de pays comme le Canada, où ce type de régime a permis une stabilité politique tout en assurant des avancées significatives pour les citoyens. Le débat sur le PCM, loin d’être un obstacle, pourrait être l’occasion pour le Togo de faire un pas de plus vers la consolidation de ses institutions et la promotion du bien-être de ses citoyens.