La revue de performance de la première phase du programme AGIR MAN I s’est tenue du 25 au 27 novembre 2025 à Lomé. Portée par le consortium JADE-Pour la VieEspoir Vie Togo (EVT) et Action Santé pour Tous (AST), cette initiative vise à réduire la pression sur les femmes vivant avec le VIH (FVVIH) dans leur traitement, en impliquant davantage leur entourage, notamment les conjoints.

Après 15 mois de mise en œuvre, les acteurs du programme se sont réunis pour analyser les progrès, identifier les insuffisances rencontrées et définir les mesures correctrices pour la deuxième phase, prévue d’août 2025 à avril 2027.

Des résultats encourageants, mais des défis persistants

Selon Laboé Pakéyendou, coordonnateur du programme et directeur exécutif de JADE-Pour la Vie, cette rencontre marque « une revue de mi-parcours essentielle » pour apprécier les avancées. 

Sur une quinzaine d’indicateurs de performance, 12 sont satisfaisants, tandis que 3 restent en difficulté, notamment ceux liés à l’implication des hommes dans le dépistage et l’accompagnement de leurs conjointes séropositives.

L’un des objectifs fixés est le dépistage de 156 hommes conjoints de femmes séropositives. À ce jour, 136 ont été dépistés, dont 58 cas positifs

« Il reste encore du travail à faire, car le dépistage des hommes demeure difficile, en raison de nombreux préjugés », souligne M. Pakéyendou. 

Pour y faire face, le programme s’appuie désormais davantage sur les leaders communautaires et les municipalités des six communes du Grand Lomé et d’Agoè impliquées : Golfe 1, 4, 5, 6, 7 et Agoè-Nyivé 1.

Un impact visible sur l’implication des hommes

Pour le Dr Éphrem Mensah, directeur exécutif d’Espoir Vie Togo, l’effet du programme est déjà notable. « Avant AGIR MAN I, les hommes ne représentaient que 30 % des personnes vivant avec le VIH suivies dans nos structures. Aujourd’hui, ils sont environ 40 %, preuve que les actions menées ont porté leurs fruits. »

Cette progression contribue à rééquilibrer une situation jugée anormale. Par exemple sur 100 personnes suivies pour le VIH au Togo, 70 étaient des femmes contre seulement 30 hommes, alors que la population nationale est relativement équilibrée entre les sexes notamment 52% de femmes contre 48% . Les enquêtes ont mis en évidence le poids des stéréotypes et la difficulté pour certains hommes à entrer dans le circuit de prise en charge.

Vers une phase 2 renforcée et mieux orientée

Cette revue a permis aux participants de, partager les résultats obtenus au cours de la phase 1 ; analyser les insuffisances observées ; valider des approches correctrices ; définir des mesures pour lever les obstacles persistants ; présenter les résultats attendus et indicateurs de la phase 2.

En renforçant l’implication des conjoints dans le parcours de soins des femmes, le programme contribue directement à l’axe stratégique 3 du Plan d’action du CNLS, qui vise à intégrer davantage les hommes vivant avec le VIH dans les traitements ARV.

Avec une deuxième phase attendue avec optimisme, AGIR MAN I poursuit son ambition celle de créer un environnement plus équitable, protecteur et solidaire pour les femmes vivant avec le VIH, et engager les hommes comme acteurs clés de la lutte.

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