Dans quelques jours, le Togo achèvera officiellement sa période de transition d’un an, instaurée par la promulgation de la nouvelle Constitution du 6 mai 2024. Ce texte fondateur, qui consacre une rupture majeure en transformant le régime semi-présidentiel en un système parlementaire, doit désormais entrer pleinement en vigueur.
Entre attentes, espoirs et interrogations, le pays s’apprête à vivre un moment historique sous le signe d’une redistribution des pouvoirs inédite.
Une transition sous le signe du changement
Adoptée dans un contexte de réformes politiques ambitieuses, la cinquième Constitution togolaise redéfinit l’équilibre des institutions. Désormais, le Président de la République, dont le rôle devient essentiellement symbolique, sera désigné par les parlementaires réunis en Congrès, sur proposition des groupes politiques. Une innovation majeure qui consacre la primauté du législatif dans la gouvernance nationale.
Mais la véritable figure exécutive émerge du Parlement : le Président du Conseil des ministres, obligatoirement issu de la majorité à l’Assemblée nationale. Dans le cas présent, cette fonction reviendra mécaniquement à l’Union pour la République (UNIR), parti dominant depuis plus de quinze ans, dont le président national n’est autre que SEM Faure Essozimna Gnassingbé. Une configuration qui, selon certains observateurs, pourrait perpétuer l’influence de l’exécutif traditionnel sous une forme renouvelée.
Les enjeux d’une mise en œuvre effective
Si le cadre juridique est désormais établi, sa concrétisation soulève plusieurs défis. La réorganisation des compétences entre le Président de la République, le Chef du gouvernement et le Parlement nécessitera une coordination minutieuse pour éviter des conflits de prérogatives. Par ailleurs, l’opposition, minoritaire mais vocalement critique, se dit inquiète face à cette situation.
Il est à noter que sur le plan international, ce modèle, inspiré des démocraties parlementaires européennes, est perçu comme une audacieuse expérimentation en Afrique de l’Ouest.
Chez moi au village, mes parents se disent optimistes dès lors que cette transition pacifique renforcera la stabilité politique togolaise.
Vers une nouvelle donne politique
À quelques jours de l’échéance, les Togolais attendent des actes concrets. La désignation officielle et la prestation du premier Président du Conseil, la révision des mécanismes de contrôle entre les pouvoirs et l’adaptation de l’administration seront autant de tests pour cette jeune démocratie parlementaire.
Il convient de souligner que dans un discours récent, SEM Faure Essozimna Gnassingbé a salué « une avancée historique pour la modernisation des institutions », tout en appelant à « l’unité nationale ». Mais entre les lignes, beaucoup s’interrogent : cette réforme marquera-t-elle un véritable tournant, ou simplement une évolution maîtrisée du système en place ?
Point de vue de mes parents: La réponse s’écrira dans les mois à venir, au rythme des nominations des ministres, des débats parlementaires et, surtout, de la capacité des nouvelles institutions à incarner un équilibre démocratique durable.
Mon avis personnel : Le Togo, en se réinventant, pourrait alors offrir un modèle pour les autres nations de la sous-région.
Proposition du futur Président de la République
À l’issue d’une analyse sociopolitique très approfondie, mes parents plaident pour l’accession d’une femme à la présidence de la République.
Par Michel M. AYITOU, Jurisconsulte