Les autorités éducatives du Togo ont pris le 11 mars 2025, une mesure forte pour lutter contre les grossesses en milieu scolaire en excluant quarante-trois (43) élèves reconnus coupables d’avoir mis enceintes des camarades dans les établissements relevant de la Direction Régionale de l’Éducation des Plateaux Ouest (DRE-PLO). Parmi les élèves sanctionnés, on compte même un élève de 6e, âgé de seulement 15 ans, ce qui illustre la gravité de la situation et l’urgence d’y remédier.
Cette décision a été prise par Alpha Kao Mollah, Directeur régional de l’Éducation des Plateaux Ouest, sur la base des rapports des inspections et des chefs d’établissement pour le premier trimestre de l’année scolaire 2024-2025. Elle repose sur une interprétation stricte de la législation en vigueur, notamment les articles 19, 32 et 34 de la loi, qui prévoient des sanctions pénales et disciplinaires contre les auteurs de violences scolaires.
- Un cadre légal pour sanctionner les auteurs de grossesses scolaires
L’article 19 de la loi stipule que quiconque met enceinte une apprenante encourt des sanctions pénales. Cependant, cette disposition n’explicite pas l’âge de l’auteur, d’où la nécessité de recourir à l’article 32 qui prévoit des sanctions disciplinaires pour toute forme de violence, sans prendre en compte les sanctions pénales. De plus, l’article 34 autorise le chef d’établissement à prononcer des sanctions disciplinaires de moindre gravité, mais la nature de l’infraction a justifié des exclusions plus sévères.
La mesure d’exclusion n’a cependant pas été définitive. En effet, les élèves concernés sont invités à changer de région éducative en raison des actes contraires aux valeurs de l’école, et non à quitter définitivement le système éducatif. Ce faisant, les autorités éducatives maintiennent leur volonté de garantir la continuité de l’éducation pour les filles enceintes tout en excluant les garçons responsables de ces grossesses, afin de préserver un environnement scolaire sain et respectueux des valeurs fondamentales.
- Un problème de société au-delà des murs de l’école
Cette décision marque une rupture avec une certaine tolérance envers les comportements déviants en milieu scolaire. Il est essentiel de mettre en lumière la question sous un autre angle : la responsabilité de chacun dans la construction d’une société solidaire et respectueuse. L’école n’est pas un lieu où l’on doit tolérer des actes contraires aux principes éducatifs et aux valeurs sociales.
Hypothèse 1 : Si vous êtes parent et que votre fils met enceinte une élève de sa classe, serez-vous heureux de cet événement ? Cette situation est loin d’être un motif de fierté. Au contraire, elle traduit un échec éducatif profond. Les enseignants ne sont pas là pour gérer des situations aussi délicates. Leur mission est d’éduquer et de préparer les élèves à un avenir meilleur, loin des dérives.
Hypothèse 2 : Est-il acceptable de laisser ces deux élèves, celui qui a mis enceinte et celle qui porte l’enfant, continuer ensemble dans le même établissement ? Une telle situation serait un mauvais exemple à suivre pour les autres élèves. Un cas encore plus choquant est celui d’un élève ayant mis enceinte trois filles de son établissement. Cela constitue une atteinte grave aux valeurs fondamentales de l’éducation.
- Protéger l’avenir, préserver les valeurs
L’école a déjà montré de la tolérance envers les filles enceintes, mais elle ne doit pas accepter les comportements de ceux qui sont responsables de ces situations. Accepter les auteurs de grossesses dans les établissements scolaires reviendrait à valider des comportements irresponsables et nuisibles à l’épanouissement de la jeunesse.
La société togolaise doit faire face à un problème de taille : des jeunes qui, au lieu de se concentrer sur leur avenir, se retrouvent dans des situations qui compromettent leur parcours scolaire et social. Ces comportements doivent être fermement désapprouvés pour éviter de transformer la société en un lieu d’assistés, où les problèmes restent sans solution et où la responsabilité sociale est diluée.
Il est urgent de prendre des mesures concrètes pour prévenir ces dérives. En n’acceptant plus de telles situations dans nos écoles, le Togo envoie un message fort : celui de la protection de l’avenir de ses jeunes et de la préservation des valeurs essentielles à la construction d’une société solide et respectueuse. Le combat pour l’épanouissement de la jeunesse togolaise est une responsabilité collective, et il est impératif de le mener avec détermination et responsabilité.