Le samedi 17 mai 2025, lors du congrès de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), Jean-Pierre Fabre, une des figures de l’opposition togolaise, a une nouvelle fois pointé du doigt les divisions internes qui affaiblissent la lutte contre le régime en place. « Chers camarades, le système RPT/UNIR prospère sur nos querelles », a-t-il déclaré devant ses partisans. Une formule forte, qui résume bien l’impasse actuelle de l’opposition. Mais cette lecture est-elle suffisante ?
Pour Nathaniel Olympio, acteur politique et président du Parti des Togolais, cette analyse passe à côté de l’essentiel. Selon lui, « le système en place ne prospère pas seulement sur les querelles internes de l’opposition, mais surtout sur le mauvais leadership de cette dernière ». Une critique à peine voilée à l’endroit de Jean-Pierre Fabre lui-même, longtemps considéré comme l’un des principaux visages de la contestation politique au Togo.
« Jean-Pierre Fabre, qui a longtemps combattu le régime, est devenu un obstacle à la lutte à cause de l’incohérence de ses choix et la poursuite d’intérêts partisans au détriment de l’intérêt général », estime Olympio. Pour lui, les errements stratégiques et le repli sur les intérêts de parti ont fini par discréditer une opposition déjà affaiblie par les années de répression et de divisions internes.
Cette sortie relance le débat sur le renouvellement du leadership au sein de l’opposition togolaise. De plus en plus de voix appellent à une refondation du combat politique, avec des figures capables de rassembler au-delà des clivages personnels et de proposer une véritable alternative au pouvoir en place.