
L’Association ART HERITAGE CULTURE a organisé vendredi 25 avril 2025, un afterwork au restaurant LA BODEGA à Lomé, dans le cadre de l’exposition RA’ANA. L’événement, placé sous le thème, « L’importance de l’intégration de l’art plastique dans les espaces publics et privés », a réuni plusieurs acteurs du secteur culturel togolais.
Présidé par Mme Berthe Atafènam BELEI-KADANGA, présidente de l’association organisatrice, cet afterwork a été un véritable cadre d’échange et de réflexion. Des représentants de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo, ainsi que plusieurs personnalités du monde artistique et culturel, y ont pris part, notamment Kossi NANIKA, spécialiste des industries culturelles, Mohamed NIMAGA, entrepreneur culturel et Directeur Général du Mansa Groupe, et Kokou EKOUAGOU, artiste plasticien.
Dans son allocution, Mme BELEI a rappelé l’impact des œuvres d’art dans la vie des individus. Elle a souligné la nécessité de transformer les créations visibles dans les rues ou les marchés en véritables chefs-d’œuvre, valorisés dans des espaces où elles peuvent susciter dialogue et introspection. Selon elle, « l’art peut être un élément de soin et de guérison. Lorsqu’un message artistique résonne avec notre vécu, il nous aide à mieux comprendre ce que nous traversons et à trouver des solutions. »
Un panel animé par les trois invités principaux et modéré par le journaliste Gabriel AYENA a permis aux participants, artistes, entrepreneurs, amateurs d’art, d’explorer les enjeux liés à la place des arts plastiques au Togo.
Kossi NANIKA a insisté sur l’importance vitale de la présence artistique dans l’espace public, « Sans art, il n’y a pas de vie. Une œuvre dans un espace public ou privé crée l’environnement. Nous devons nous voir nous-mêmes comme des œuvres plastiques miniatures. »
De son côté, Kokou EKOUAGOU a déploré la faible visibilité des arts plastiques, « On ne s’intéresse pas à ce qu’on ne connaît pas. Le grand problème, c’est la communication. Le public confond souvent art plastique et artisanat. »
Les panélistes ont également pointé le manque de professionnalisme dans la promotion de ce secteur, souvent relégué derrière le cinéma ou d’autres formes d’art plus médiatisées. Kossi NANIKA a ainsi évoqué une mauvaise compréhension des messages portés par les œuvres, y compris par ceux censés les promouvoir.
Mohamed NIMAGA a, quant à lui, mis en lumière la problématique du financement : « Les entreprises culturelles sont les moins financées. Les banques nous voient comme des amuseurs de foule. Pourtant, l’art peut être un levier économique. »
Pour contribuer à une meilleure valorisation des arts plastiques, l’Association ART HERITAGE CULTURE a établi des partenariats stratégiques, notamment avec l’agence de communication MANSA Groupe et le restaurant LA BODEGA. Une initiative saluée par Mohamed NIMAGA, qui a affirmé, « Aucun pays ne peut se développer sans art ni culture. Ce sont elles qui créent l’identité, brisent les codes et ouvrent les frontières. »
Kokou EKOUAGOU a lancé un appel à la solidarité et à l’engagement entre artistes : « Trop souvent, nous ne sommes pas unis. Or, c’est dans le vivre-ensemble que naît l’impact. Soyons honnêtes et donnons le meilleur de nous-mêmes pour obtenir du soutien. »
Cet afterwork aura été l’occasion de rappeler que l’art plastique, au-delà de son esthétique, est un puissant vecteur de sens, de cohésion sociale et de développement.