Le siège de la Chambre des Représentants du Maroc accueille, depuis ce jeudi 20 février 2025 à Rabat, la deuxième édition du Forum des Présidents des Commissions des Affaires Étrangères des Parlements Africains. Placée sous le thème : «vers la mise en place de fondements durables pour la stabilité et la sécurité en Afrique », cette rencontre s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération et de la coordination des efforts entre les parlements africains afin de relever les défis actuels auxquels le continent est confronté.
L’Assemblée nationale du Togo est représentée à ces assises par les députés Germaine Kouméalo Anaté, Présidente de la Commission des Relations Extérieures et de la Coopération, et Patrick Bolouvi, Vice-président de la Commission de la défense et de la sécurité.
La paix et la stabilité, gages d’un développement harmonieux du continent africain. C’est le message porté par l’honorable Germaine Kouméalo Anaté, Présidente de la Commission des Relations Extérieures et de la Coopération, à cette deuxième édition du Forum des Présidents des Commissions des Affaires Étrangères des Parlements Africains.
Ce forum traduit la détermination des parlements africains à consolider la coopération parlementaire pour faire face aux divers défis auxquels l’Afrique est confrontée. Il reflète également la volonté du Royaume du Maroc, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’Assiste, de renforcer la solidarité à l’échelle du continent africain. Après la cérémonie d’ouverture, la délégation togolaise a participé aux panels axés sur deux axes principaux à savoir : «Médiation et Coexistence : construire une Afrique résiliente aux conflits » et «l’intégration économique et Corridors de développement : une réponse aux défis de la paix en Afrique. ».
Elle a fait une intervention remarquable appréciée par les participants. Après avoir salué l’initiative du Royaume du Maroc pour l’organisation de ce forum en cette période cruciale de la crise sécuritaire, l’honorable Anaté a abordé le sujet sans détours.
« En cette ère de conflits asymétriques et de défis transnationaux, les parlements africains doivent radicalement repenser leurs approches. Nos outils parlementaires traditionnels gagneraient à être proactifs grâce aux systèmes d’alerte précoce et inclusifs. », a-t-elle confié. Elle a saisi cette opportunité pour féliciter les différents communicateurs du panel pour leurs riches apports.
Partageant avec les participants les expériences du Togo sur les questions sécuritaires, les problématiques de médiation et d’inclusion sociale, la députée Anaté s’est inspirée de la pensée du sociologue et écrivain Abdelkébir Khatibi, théoricien du «penser autrement » qui présente la médiation interculturelle comme antidote aux conflits.
Pour l’honorable Anaté, seuls le dialogue, l’intercompréhension et le respect permettent de bâtir des ponts à l’intérieur des pays et entre les peuples.
« Face au monstre des conflits modernes, notre réponse doit s’appuyer sur les solutions endogènes, elle doit être à la fois humble et ambitieuse car, c’est dans l’enchevêtrement des souverainetés que naît la paix véritable », a-t-elle confié.
En invitant les participants à ce forum à faire de cette rencontre la pierre angulaire de l’Afrique qui se défend, qui prévient, qui guérit, elle a formulé des vœux.
« De ce forum, doit jaillir une lumière, celle du droit et du respect de l’autre contre la barbarie, de la coopération contre le chaos. Ce forum marocain doit être l’acte fondateur d’un nouveau paradigme : la souveraineté, la sécurité et la paix par la prospérité partagée et la solidarité entre pays africains », a-t-elle insisté.
Pour une approche de solution à la crise sécuritaire, la députée Anaté recommande de «créer un mécanisme continental de co-législation permettant l’harmonisation accélérée des codes des investissements, un cadre fiscal unifié pour les multinationales extractives, la mutualisation des systèmes de surveillance électronique des frontières », d’instituer un « droit de regard parlementaire » sur les accords de partenariat économique (APE), les programmes de la BAD et de la ZLECAF », de « créer un Réseau mondial de députés sentinelles formés à la médiation » et de « créer un observatoire parlementaire doté d’un système d’alerte, d’un fonds de stabilisation post-conflit et d’un mécanisme de parrainage interparlementaire ».
A la fin de son intervention, l’honorable Anaté a exhorté ses pairs à être des architectes de la souveraineté collective face à la nouvelle guerre froide des puissances extractives, le néo-protectorat monétaire, l’asymétrie technologique croissante et à faire de leur différence, une complémentarité, de leurs frontières des passerelles et de leurs ressources, un levier d’émancipation commune.
Elle a aussi émis le souhait « que leur héritage soit : une génération d’africains nourris par des africains, une énergie produite et consommée en Afrique, des conflits résolus par des solutions africaines.
« La stabilité et la paix ne sont pas négociables, C’est le gage de notre développement. Osons la prospérité interdépendante », a-t-elle conclu.
Rappelons que l’honorable Patrick Bolouvi, Vice-président de la Commission de la défense et de la sécurité, a aussi participé activement aux travaux de ce forum.