
Le Conseil de l’Entente, en partenariat avec l’Institut d’Études de Sécurité (ISS), a lancé ce mercredi 10 décembre à Lomé un séminaire régional consacré aux leçons tirées de la prévention et de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent dans l’Espace Entente. Les travaux se dérouleront jusqu’au 12 décembre 2025, dans un contexte marqué par une instabilité régionale sans précédent.
Une région en mutation, un cadre de dialogue indispensable
M. Ali Idi, Secrétaire Exécutif adjoint du Conseil de l’Entente, a dressé un tableau préoccupant de la situation sécuritaire ouest-africaine, frontières qui bougent, alliances qui se redessinent, menaces multiformes, etc.
« Notre Organisation n’a pas le choix : elle doit se positionner, s’adapter et agir », a-t-il déclaré.
Depuis 2018, le Conseil de l’Entente a structuré son action autour de trois axes majeurs, le partage d’expériences et de renseignements ; la gestion intégrée des espaces frontaliers ; le renforcement de la résilience des populations face à la radicalisation.
Pour Ali Idi, les défis transnationaux exigent une réponse résolument régionale. Les conclusions attendues devront constituer une feuille de route opérationnelle, destinée à guider les États membres.
L’ISS et le Conseil de l’Entente : un partenariat stratégique renforcé
Représentant le Directeur Exécutif de l’ISS, Hassane Koné a rappelé la solidité du partenariat engagé depuis 2018 et formalisé par un mémorandum en 2019. Cette coopération a permis des ateliers régionaux, des interventions lors de réunions ministérielles et la réalisation d’une vaste étude sur les liens entre extrémisme violent et activités illicites au Bénin, en Côte d’Ivoire et au Togo.
La tenue de ce séminaire s’inscrit, selon lui, dans la nécessité de repenser les réponses à l’expansion continue du terrorisme dans un contexte de fragmentation des mécanismes sécuritaires régionaux. L’objectif est d’identifier des solutions pratiques, adaptées aux réalités actuelles.
Le Togo plaide pour une approche globale et inclusive
Présidant la cérémonie, l’Ambassadeur Calixte Batossie Madjoulba, ministre togolais de la Sécurité, a insisté sur la gravité des défis sécuritaires dans l’espace sahélien et ouest-africain.
Selon lui, les stratégies centrées exclusivement sur les interventions militaires ont atteint leurs limites.
« La lutte contre le terrorisme doit intégrer la gouvernance, le développement, l’implication des communautés et le respect des droits humains », a-t-il martelé.
Le ministre a souligné la cohérence du séminaire avec la vision stratégique du Président du Conseil de la République Togolaise, Faure Essozimna Gnassingbé, axée sur la paix durable, la prévention des crises et la coopération régionale.
Il a invité les participants à mener des travaux « francs, responsables et solidaires » afin de produire des recommandations crédibles et immédiatement applicables.
Vers de nouvelles orientations stratégiques
Les échanges de Lomé devront permettre, d’analyser l’évolution récente des menaces dans l’espace Entente ; d’évaluer les dispositifs régionaux existants et leurs limites ; d’identifier les bonnes pratiques ; de formuler des recommandations concrètes et adaptées.
Le séminaire se veut un cadre de vérité, mais surtout un moment décisif pour réinventer la coopération régionale face à la montée de l’extrémisme violent.
Le ministre Madjoulba a exprimé son espoir de voir émerger des orientations renouvelées, cohérentes et durables : « Nos populations attendent des résultats. Nous avons le devoir d’agir. »







