Du 26 février au 1er mars 2026, les villes de Kara, Atakpamé et Dzrékpo accueilleront la deuxième édition des Festivités Cultures et Traditions du Togo (FECUTRATO), sous le thème, « L’intérêt des plantes médicinales ». Une initiative portée par le prêtre traditionnel Togbui Chardey Kokouda Akoedagbe, qui ambitionne de valoriser les savoirs endogènes et d’enraciner la médecine traditionnelle dans le patrimoine national.
- Un événement en pleine croissance
Après le succès de la première édition en 2025 à Vogan connue sous le nom de FECUTRAVO (Festivités Cultures et Traditions dans le Vo), l’événement change d’envergure et devient FECUTRATO, en signe d’ouverture nationale. Le passage de Vogan à Kara, Atakpamé et Dzrékpo en 2026 témoigne de cette volonté d’expansion et de rayonnement culturel.
Lors de la conférence de presse tenue à Lomé le 23 juin 2025, Togbui Chardey a salué l’élan suscité par la première édition, consacrée à « L’importance du Fa dans nos communautés », et a annoncé un second acte encore plus ambitieux, consacré cette fois aux plantes médicinales. Il s’agit, selon lui, d’un « trésor inestimable que nos ancêtres ont cultivé et transmis » à la fois remède, symbole identitaire et reflet d’un lien sacré avec la nature.
- Entre savoir ancestral et science moderne
Le thème de cette année, « L’intérêt des plantes médicinales », s’inscrit à la croisée des enjeux culturels, sanitaires et environnementaux. L’événement se positionne comme un carrefour de réflexions pluridisciplinaires, réunissant chercheurs, praticiens de santé, autorités traditionnelles et politiques. Objectif : promouvoir une médecine intégrative, alliant traditions et recherches scientifiques contemporaines.
Pour Togbui Chardey, il est urgent de réhabiliter ces savoirs longtemps marginalisés. « Les plantes médicinales ne sont pas seulement une richesse de notre passé ; elles sont un atout pour notre avenir.»
- Briser les préjugés, revaloriser les traditions
Au-delà de la célébration des vertus thérapeutiques des plantes, FECUTRATO 2026 se veut également un manifeste contre les stigmatisations persistantes entourant les pratiques culturelles africaines.
« Quand Jésus marche sur l’eau, on parle de miracle. Quand un pasteur prie et que les fidèles tombent, on parle de miracle. Mais quand nous marchons sur le feu, on parle de sorcellerie », a lancé Togbui Chardey, dénonçant le double standard qui entoure les croyances et pratiques africaines.
Pour lui, décoloniser les regards, c’est aussi repenser les mots que nous utilisons pour parler de nous-mêmes. « Entre ‘miracle’ et ‘sorcellerie’, il y a des mots qui construisent ou détruisent notre image », a-t-il affirmé.
- Un espace de rencontre, de transmission et de fierté culturelle
Le Directeur de la promotion des arts et de la culture, Aziati Vinnyo, représentant la ministre de la Communication, des Médias et de la Culture, a salué cette initiative en soulignant l’importance du thème retenu.
« Ce n’est pas seulement une invitation à plonger au cœur de nos traditions, mais aussi un appel à la découverte et à la valorisation de notre diversité biologique. »
Il a rappelé que les plantes médicinales ont, de tout temps, occupé une place centrale dans les pratiques de soins au Togo et ailleurs, et qu’elles constituent un héritage précieux à préserver et à transmettre.
- Vers une reconnaissance nationale et internationale
FECUTRATO 2026 ambitionne ainsi de devenir une vitrine du savoir-faire traditionnel togolais. Artisans, artistes, chercheurs, praticiens de santé et porteurs de mémoire sont invités à partager leurs connaissances, à dialoguer, et à nourrir une dynamique de valorisation culturelle et scientifique.
En rassemblant les forces vives autour des traditions et de la biodiversité, le festival entend faire de la culture un levier de développement durable, d’identité et de cohésion nationale.
Rendez-vous est donc pris du 26 février au 1er mars 2026 à Kara, Atakpamé et Dzrékpo, pour célébrer les plantes médicinales, mais aussi, plus largement, l’âme vivante du Togo.