Depuis Port-Bouët, l’ancien président ivoirien et leader du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), Laurent Gbagbo, a vivement réagi à son exclusion de la liste électorale publiée récemment par la Commission Électorale Indépendante (CEI). Une décision qui touche également d’autres figures politiques comme Tidjane Thiam et Guillaume Soro.
Dans un discours empreint de colère, de défi et de détermination, Laurent Gbagbo n’a pas mâché ses mots, « Que moi, Gbagbo Laurent, je ne sois pas jugé digne d’être candidat à la Présidence de la République sous prétexte que j’ai volé ? Vous entendez ça ? »
Revenant à plusieurs reprises sur les accusations implicites de vol liées à sa radiation, l’ancien chef de l’État a dénoncé une insulte à sa personne et à sa famille.
« Je ne suis pas un voleur. Et ceux qui ont établi cette liste électorale savent que je ne suis pas un voleur. »
À 80 ans, Gbagbo affirme être toujours prêt à la lutte politique, revendiquant son expérience et sa résilience.
« Je me bats depuis que j’ai 18 ans. Et on ne m’a pas encore vaincu. Si je suis encore debout, c’est que je sais me battre. Je sais encaisser les coups, mais je sais aussi les donner. »
S’adressant directement à la jeunesse, qui réclame des consignes claires face à la situation, il a tempéré les ardeurs tout en promettant de ne pas rester silencieux, «Ce n’est pas comme ça qu’on se bat. (…) On ne frappe pas n’importe quand, ni n’importe comment.»
Le ton est monté lorsque Gbagbo a rappelé les liens de proximité entre les acteurs politiques ivoiriens et la connaissance mutuelle des uns et des autres, « On est en Côte d’Ivoire, et on se connaît tous. Attention, vous êtes en train d’aller trop loin. Trop, c’est trop. »
Par deux fois, il a martelé cette phrase comme une signature, presque théâtrale, « On m’appelle Gbagbo Laurent… Je ne sais pas s’ils sont au courant. »
Une campagne qui s’annonce tendue
L’exclusion de Gbagbo, Soro et Thiam pourrait radicalement rebattre les cartes de la présidentielle de 2025. Ce discours, aux accents de mobilisation, marque une nouvelle phase dans la tension politique montante à l’approche du scrutin. Reste à savoir jusqu’où l’ancien président est prêt à aller pour défendre ce qu’il appelle son honneur et ce que cette exclusion signifiera pour la stabilité politique en Côte d’Ivoire.