L’ancien footballeur international ivoirien Kader Keita n’a jamais eu la langue dans sa poche. Dans un témoignage sans filtre, l’ex-attaquant du Lille OSC, France ( 2005-2007) et de l’Olympique Lyonnais toujours en France (2007-2009) revient sur son parcours, ses regrets… et surtout sur ce qu’il considère comme un acharnement médiatique et institutionnel lors de son passage en France.
« À Lille, je roulais en BMW X5. À Lyon, j’ai eu une Lamborghini trois fois », raconte-t-il d’emblée. « À Gagnoa, je n’avais pas tout ça… alors quand Dieu me fait grâce, pourquoi ne pas en profiter ? » Pour Keita, ses choix de vie ont souvent été mal interprétés, voire utilisés contre lui.
Il reconnaît toutefois une chose, « Sincèrement, je n’ai pas eu une bonne organisation autour de moi. Les agents te font signer, puis tu te débrouilles seul. Avec une vraie structure, j’aurais peut-être pu poursuivre ma progression. »
Sur son image de joueur fêtard, il s’agace. « On dit que je fête trop… mais Ronaldinho, on disait quoi ? Ce n’est pas ça le vrai problème. Le souci, c’est qu’il y a des joueurs qu’on embête pour rien. Je n’ai pas été compris. »
À Lyon en particulier, Keita estime avoir été la cible injuste d’un traitement médiatique et interne. « Les dirigeants savaient très bien qui faisait plus la fête que qui. Les journalistes aussi. On savait qui arrivait complètement bourré au vestiaire. Le coach Claude Puel était au courant. Mais c’est sur moi qu’ils ont tout mis. »
C’est précisément en France, selon lui, que les choses se sont dégradées. « Là-bas, dès qu’un joueur est payé, on demande pourquoi il touche ceci ou cela. Il faut être très fort mentalement pour jouer en France. Moi, je ne pouvais pas supporter ça. C’est pour ça que je ne pouvais pas rester à Lyon. »
Keita oppose cette expérience à celle vécue en Turquie. « À Galatasaray, c’était seulement le football. Pas d’histoires d’argent, pas de polémiques. En France, ils ont trop parlé de ma vie privée… ils en ont fait trop. »
Jovial, entouré, mais professionnel, Keita affirme qu’il n’a jamais laissé sa vie sociale empiéter sur son travail. « Aux entraînements comme en match, j’étais concentré. Ce n’était pas un problème. Le problème, c’est l’environnement. Franchement, je n’aurais jamais dû signer à Lyon. Mes vrais soucis ont commencé là-bas. »
Un mea culpa partiel, mais surtout un tir nourri contre un système français qu’il juge intrusif et injuste. Une manière pour l’ancien Lion de remettre sa vérité au centre du terrain.







