L’avant-dernier jour du festival des divinités noires, qui a débuté le 12 janvier à Glidji, a été riche en émotions. La traversée de la lagune par les Zangbéto ce samedi 18 janvier 2025, une manifestation symbolique du lien entre l’eau et la terre, a marqué un moment fort de cet événement.

Lors de cette cérémonie, la divinité Zangbéto, représentée par un masque, marche sur l’eau d’un village à l’autre. Cette année, le Zangbéto a parcouru la distance séparant Agokpame de Lolanmé, soit environ 10 km, deux villages d’Aného.

Il est remarquable de noter qu’au cours de cette traversée, le prêtre Hounon utilise deux statuettes pour communiquer avec la divinité Zangbéto située sur l’eau. Une statuette émet un signal et l’autre le reçoit, illustrant ainsi une forme de communication à distance.

Ces pratiques ancestrales témoignent d’une connaissance approfondie des phénomènes naturels et des énergies, bien avant les découvertes scientifiques de James Clerk Maxwell et d’Alexander Graham Bell, qui ont jeté les bases des télécommunications modernes.

La traversée de la lagune par les Zangbéto est un moment clé de ce festival, qui suscite une prise de conscience chez les jeunes Africains de la richesse et de la profondeur de leur patrimoine culturel.

Parmi les personnalités présentes figuraient Son Altesse le prince Latevi Adondjegoun Lawson-Body, régent du trône royal Lolan, ainsi que Togbé Koédjin Agbozoumelagâ, chef du village d’Agokpamé. Maître Yves Têtê Wilson-Bahun, président du festival, a également honoré l’événement de sa présence, aux côtés de nombreux prêtres et prêtresses.

La soirée du sixième jour a été marquée par une prestation envoûtante du groupe Djok de la Guadeloupe, qui a célébré les quatre éléments fondamentaux de la nature : l’eau, l’air, le feu et la terre. Les sociétés initiatiques, notamment les « Adifo », ont également offert des spectacles saisissants.

Le clou de la soirée a sans doute été le grand carnaval qui a défilé dans les rues d’Aného. Les « Guin yéwé », représentant les 41 divinités Guin, les « gueledè » du Bénin, le groupe Togolo-Brésilien et les « BANTUAPRO BRAZILEIRO » ont émerveillé les spectateurs avec leurs costumes flamboyants et leurs danses énergiques.

Vincent Harisdo, directeur artistique du festival, s’est félicité du succès de cette édition : «Malgré quelques défis logistiques, nous sommes ravis de constater l’engouement du public. Cette année, nous avons mis l’accent sur le lien social et la spiritualité. Les fils et filles d’Aného et de Glidji se sont rassemblés pour célébrer leurs racines.»

Le festival se poursuit jusqu’au 19 janvier, jour de l’apothéose, avec de nombreuses autres surprises en perspective.

Richard MAGLO

[ Pour vos reportages, annonces et publicités, contactez (00 228) 90 08 58 17 / 99 68 21 71 | E-Mail [email protected] ]

Publications similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *