Une nouvelle page de l’histoire politique du Togo s’est ouverte samedi 3 mai 2025 avec la prestation de serment de Faure Essozimna Gnassingbé en tant que Président du Conseil, une fonction nouvellement créée par la Constitution adoptée le 6 mai 2024. La cérémonie solennelle s’est déroulée devant la Cour constitutionnelle, consacrant l’entrée officielle du pays dans la Vème République.
Cette mutation institutionnelle majeure redéfinit en profondeur l’architecture du pouvoir au Togo. Désormais, le Président du Conseil, qui est également chef du gouvernement, concentre les principaux leviers de l’exécutif. Il détermine et conduit la politique nationale, préside les conseils des ministres, dirige l’administration, les forces de défense et de sécurité, définit la politique étrangère et dispose de pouvoirs étendus, allant de la nomination aux emplois civils et militaires jusqu’à l’exercice du pouvoir réglementaire et du droit de grâce.
Conformément aux nouvelles dispositions constitutionnelles, ce poste est attribué au chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale. L’Union pour la République (UNIR), forte de 108 sièges sur 113, a désigné Faure Gnassingbé pour exercer ces fonctions stratégiques.
Un tournant politique salué
Pour Ourna Gnanta, acteur politique et observateur de la scène nationale, cette réforme intervient dans un contexte particulier et marque un tournant espéré, « En œuvrant pour l’apaisement politique, nous avons fait le choix de favoriser une marche vers l’unité nationale. Il est nécessaire de travailler à l’inclusion de tous les courants dans ce nouveau départ », a-t-il déclaré, appelant les forces politiques à privilégier le dialogue et la concertation.
Il voit dans cette refondation institutionnelle une opportunité pour les Togolais de s’identifier à une gouvernance renouvelée, tournée vers l’unité, l’équité et la stabilité durable.
Un Président de la République élu par le Parlement
Autre innovation de la Vème République, le mode d’élection du Président de la République. En vertu de la nouvelle Constitution, ce dernier est élu par le Parlement. C’est Jean-Lucien Savi de Tové qui a été choisi pour occuper cette fonction essentiellement honorifique dans le nouveau schéma institutionnel, marquant une séparation plus nette entre les rôles de chef d’État et de chef du gouvernement.
Avec cette transition vers un régime parlementaire renforcé, le Togo entre dans une nouvelle ère politique, marquée par une volonté affichée de rupture avec les pratiques anciennes et de refondation du contrat social.
Vers un Togo nouveau ?
Le défi reste toutefois immense, restaurer la confiance entre les institutions et les citoyens, promouvoir l’inclusion politique, et garantir une gouvernance transparente. Les attentes sont élevées. Mais pour beaucoup, ce moment historique pourrait bien être le point de départ d’un renouveau national.