Dans le cadre d’une réforme fiscale majeure prévue pour entrer en vigueur le 1er janvier 2026, le gouvernement fédéral du Nigéria a annoncé que toutes les personnes fournissant un service rémunéré seront tenues de s’acquitter de l’impôt, y compris les travailleuses du sexe, communément appelées run girls dans le langage populaire.
Cette déclaration a été faite par Taiwo Oyedele, président du Comité présidentiel sur la politique budgétaire et les réformes fiscales, lors d’une séance de sensibilisation fiscale organisée par l’Église chrétienne rachetée de Dieu (RCCG), Cité de David, à Lagos.
Dans une vidéo devenue virale publiée le 26 septembre, Oyedele a expliqué, « Toute personne fournissant un service sera tenue de payer des impôts. »
En évoquant explicitement les activités sexuelles à but lucratif, il a ajouté, « Si quelqu’une fait des courses de filles, elle cherche des hommes avec qui coucher ; vous savez que c’est un service… Elle paiera des impôts. »
Selon lui, les impôts s’appliqueront à toutes les formes de revenus, peu importe leur origine. Il a précisé que la législation fiscale nigériane ne fait pas de distinction entre les revenus légaux et illégaux. Ainsi, même les gains issus d’activités considérées comme illicites seront assujettis à l’impôt.
En revanche, les dons et les aides financières, comme les sommes envoyées à des proches ou à des personnes à charge, resteront exonérés d’impôts. Oyedele a expliqué que ces transferts relèvent des « opérations sans contrepartie directe » et ne sont donc pas considérés comme des revenus imposables.
Cette annonce a provoqué un débat national sur la moralité, la légalité et la faisabilité de la taxation de l’économie informelle et illégale, notamment dans un pays où une grande partie de la population active évolue hors du secteur formel.
Certains experts saluent la volonté du gouvernement d’élargir l’assiette fiscale et de réduire la dépendance aux ressources pétrolières, tandis que d’autres s’interrogent sur la mise en œuvre pratique d’une telle mesure, notamment en ce qui concerne les professions illégales ou marginalisées.
Les réformes fiscales, adoptées en juin dernier, visent à simplifier le système fiscal nigérian en regroupant diverses lois fiscales existantes dans un cadre unifié. L’objectif, selon le comité, est d’améliorer la conformité, de renforcer les recettes publiques et de garantir une plus grande équité fiscale.