Le Professeur Tchin DARRE, ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, a officiellement lancé le jeudi 4 septembre 2025 à Sokodé, au nom du Président du Conseil, l’introduction du vaccin R21/Matrix-M contre le paludisme dans le Programme Élargi de Vaccination (PEV) de routine. Cette cérémonie s’est déroulée en présence de partenaires techniques et financiers, marquant un tournant décisif dans la stratégie nationale de lutte contre cette maladie endémique.
Le Professeur Tchin DARRE a exprimé sa fierté et souligné l’engagement du gouvernement togolais, sous le leadership du Président du Conseil, à faire de la santé des enfants une priorité nationale. « C’est avec une grande fierté que je me tiens devant vous aujourd’hui pour lancer officiellement l’introduction nationale du vaccin contre le paludisme dans le PEV de routine », a déclaré le ministre.
Le vaccin R21/Matrix-M, recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), sera administré en quatre doses, trois premières doses entre 5 et 7 mois, suivies d’un rappel à 15 mois. Chaque année, près de 270 000 nourrissons seront ciblés dans les six régions sanitaires du pays.
Le paludisme reste l’une des principales causes de morbidité et de mortalité au Togo. En 2023, la maladie représentait 40% des consultations externes et 25% des admissions hospitalières, touchant particulièrement les enfants de moins de cinq ans qui concentrent la majorité des cas graves et des décès.
Sur le plan continental, la situation demeure préoccupante. L’Afrique a enregistré 246 millions de cas et 569 000 décès liés au paludisme en 2023, soit plus de 94% de la charge mondiale. Face à ces chiffres alarmants, l’introduction du vaccin constitue une réponse innovante et complémentaire aux interventions existantes telles que la distribution de moustiquaires imprégnées et la chimioprévention.
Prenant la parole au nom des partenaires, la Représentante Résidente de l’UNICEF au Togo, Dr Erinna DIA, a salué l’engagement du gouvernement togolais et félicité les efforts consentis depuis plusieurs années pour réduire l’impact du paludisme. « Ce jour marque un tournant historique pour la santé publique au Togo. Ensemble, nous semons une graine d’espoir, celle d’un avenir où aucun enfant ne mourra plus du paludisme », a-t-elle affirmé.
Elle a également souligné l’efficacité du vaccin R21/Matrix-M, dont les essais cliniques ont démontré une protection de plus de 75% contre les formes graves de la maladie. Déjà introduit au Ghana, au Kenya et au Malawi, ce vaccin a montré des résultats encourageants.
Parmi les partenaires ayant contribué à cette avancée figurent l’OMS, GAVI, l’UNICEF, le Malaria Consortium, l’Agence de Médecine Préventive-Afrique (AMP), et d’autres acteurs clés de la lutte contre le paludisme. Leur appui technique, stratégique et financier a permis de mener à bien la planification, la formation, la mobilisation sociale, ainsi que l’approvisionnement logistique nécessaire à l’introduction du vaccin.
Le ministre Tchin DARRE a rappelé les enjeux à venir, atteindre une couverture vaccinale d’au moins 80%, réduire le taux d’abandon entre les doses, et renforcer la communication communautaire pour contrer la désinformation. Il a exhorté les agents de santé, les communautés locales, les leaders traditionnels, les élus et la société civile à se mobiliser pour le succès de cette campagne.
Les parents ont également été appelés à jouer leur rôle en faisant vacciner leurs enfants dès l’âge de cinq mois. « Ensemble, nous pouvons sauver des vies. Ensemble, nous pouvons faire reculer le paludisme », a insisté Dr Erinna DIA.
L’introduction du vaccin R21/Matrix-M au Togo représente bien plus qu’un simple acte médical. C’est une promesse d’avenir plus sain pour les générations futures. Avec une approche intégrée combinant prévention, traitement et vaccination, le Togo renforce sa résilience face au paludisme, une maladie qui a trop longtemps décimé les plus vulnérables.
