Le Togo s’apprête à commémorer ce vendredi 24 janvier 2025, le 51ᵉ anniversaire de l’attentat de Sarakawa, un événement tragique qui a marqué l’histoire du pays. Ce drame, survenu le 24 janvier 1974 à proximité de la petite localité de Sara-kawa, située dans la préfecture de la Kozah au nord Togo. Un Douglas C-47 Skytrain effectuant la liaison entre les villes de Lomé et de Pya1,2, transportant plusieurs personnalités politiques et militaires togolaises dont le président de la république Gnassingbé Eyadéma, s’écrase en pleine brousse. Si le président sort indemne de l’accident, il n’en est pas de même de trois de ses généraux, du pilote de l’appareil, Jean Cattin, et de son copilote Bertrand Delair.

Cet accident, qui a longtemps alimenté des spéculations, mais est finalement reconnu comme un attentat, orchestré par des intérêts étrangers, visant à éliminer le président Eyadema en raison de sa politique de lutte contre la mainmise économique étrangère sur les ressources naturelles du pays.

À l’occasion de cet anniversaire, une série d’activités commémoratives seront organisées à travers le pays. La cérémonie phare se déroulera à Kara, dans le nord du Togo, au mausolée de Sarakawa, là où l’accident a eu lieu. La cérémonie sera présidée par le président de la République, Faure Gnassingbé, et visera à rendre hommage aux victimes du crash, tout en rappelant aux Togolais l’importance de l’unité nationale et du patriotisme socioéconomique.

Le programme officiel de cette journée prévoit également plusieurs autres événements marquants. Le matin, le président de la République, accompagné des membres du gouvernement et de diverses personnalités, se rendra au centre des maladies infectieuses de Kara pour visiter l’établissement. Il procédera également à l’inauguration de l’annexe Kara de l’Hôpital de référence Dogta Lafiè, un projet clé visant à garantir l’accès à des soins de qualité pour les populations du nord du Togo.

En plus de la cérémonie de Kara, des dépôts de gerbes auront lieu à Lomé et dans les chefs-lieux de régions, en présence des représentants du chef de l’État. Ces gestes symboliques s’inscrivent dans le cadre d’une vaste commémoration à travers le pays, pour honorer la mémoire des disparus et affirmer l’attachement du Togo à son indépendance et à sa souveraineté.

Une conférence publique sera également organisée le jeudi 23 janvier, au Palais des Congrès de Kara, autour du thème : « L’attentat de Sarakawa et son impact sur le tissu socio-économique ». Cette conférence réunira des universitaires, des acteurs politiques, des membres de la société civile et des représentants d’organisations internationales, afin de discuter de l’impact de cet événement sur la vie socio-économique du Togo, et de la manière dont il a façonné l’histoire contemporaine du pays.

Un attentat pour des intérêts étrangers

Bien que l’attentat de Sarakawa ait pu être perçu comme un simple accident de vol, les enquêtes officielles ont révélé qu’il s’agissait d’une tentative d’assassinat, dissimulée sous la forme d’un crash d’avion. Cet attentat s’inscrivait dans un contexte particulier, celui d’une politique de réformes économiques menées par le président Eyadema, visant à réduire l’influence des multinationales sur les ressources minières du pays. Ce programme de souveraineté économique avait pour objectif de favoriser une plus grande participation togolaise dans les sociétés minières, dominées jusque-là par des intérêts étrangers.

L’avion, qui effectuait la liaison entre Lomé et Pya, transportait de nombreuses personnalités, notamment des membres du gouvernement et des militaires. Si le président Eyadema s’en est sorti indemne, cet incident a fait plus de 50 victimes parmi ses collaborateurs. Plus de cinq décennies après cet événement tragique, le peuple togolais continue de célébrer la mémoire des illustres disparus et réaffirme son attachement à l’indépendance et à la souveraineté de son pays.

Le 51ᵉ anniversaire de l’attentat de Sarakawa est ainsi l’occasion de se souvenir des sacrifices consentis pour l’indépendance du Togo et de promouvoir des valeurs de solidarité et de patriotisme au sein de la population.

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