- Docteur Kpakpo Adotè Mawusse, bonjour. Comment allez-vous ?
Dr Kpakpo: Je vais bien.
- Comment se porte la boxe togolaise en 2025 ?
Nous avons bien commencé l’année et je pense que nous allons poursuivre cette année dans la joie et en bonne santé.
- Vous organisez une assemblée générale ce 22 mars. Qu’est-ce qui motive cette initiative ?
Nous organisons cette assemblée générale ce 22 mars, mais nous sommes déjà en retard, car elle aurait dû se tenir en décembre 2024. Mais bon, le bon moment est celui que DIEU a voulu. Cette assemblée porte sur certains articles de nos statuts. Nous avons adhéré à une fédération internationale qui n’est plus aujourd’hui en conformité ou en bonne harmonie avec le Comité Olympique International (CIO). Pour rester dans la dynamique olympique, il nous faut changer de fédération internationale. Cela signifie que nous allons quitter l’AIBA pour rejoindre World Boxing, une fédération reconnue par le CIO.
- Quitter l’AIBA pour World Boxing est-il sans conséquence ?
À l’heure où je vous parle, l’AIBA n’est plus reconnue par le CIO. Depuis les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 et ceux de Paris 2024, l’AIBA n’a pas été en mesure d’organiser les tournois qualificatifs pour ces Jeux. Le CIO lui a retiré l’organisation de ces tournois, pire encore, il lui a retiré sa reconnaissance. Si nous voulons vraiment rester dans la dynamique de l’olympisme, nous n’avons pas d’autre choix que de nous orienter vers ce changement. Pendant toutes ces années, l’AIBA en tant que fédération internationale ne nous a apporté aucun soutien. De plus, comme le CIO ne reconnaît plus l’AIBA, nous ne bénéficions plus de la solidarité olympique. Pour en bénéficier à nouveau, il est impératif que nous retournions dans la famille olympique, car nous sommes actuellement suspendus de cette famille.
- Où en est le processus ?
Ce processus commence par l’assemblée générale, qui va nous permettre d’officialiser notre départ de l’AIBA et d’entamer les démarches pour rejoindre World Boxing.
- Les membres de la fédération sont-ils au courant de la nécessité de quitter l’AIBA ?
Oui, car ce problème ne date pas d’hier. Avant même notre Assemblée générale élective, le Comité National Olympique du Togo nous a déjà avertis. En octobre dernier, nous avons reçu un courrier dudit comité nous notifiant une suspension. Lors d’une réunion avec tous nos clubs, j’ai expliqué les raisons de cette décision, et la majorité a accepté. Cela va donc être une formalité de quitter l’AIBA.
- De quoi sera faite l’année 2025 ?
Je peux dire que 2025 marque le début d’une nouvelle olympiade. De plus, la stratégie du ministère des Sports a changé. Je tiens à saluer la ministre des Sports ainsi que tous ses collaborateurs pour ce changement. La nouvelle stratégie n’est plus un plan d’action annuel à soumettre, mais un plan quadriennal. Nous sommes en train de finaliser ce plan d’actions. De ce plan, nous allons élaborer un plan d’action annuel. En plus des objectifs demandés par le ministère dans ce plan, nous avons aussi nos propres projets que nous allons intégrer pour dynamiser les boxeurs, augmenter le nombre d’adhésions et former de nouveaux talents pour l’avenir.
- Où en est l’élaboration de ce plan quadriennal ?
Nous en sommes à la phase des corrections et nous allons bientôt le soumettre à nouveau au ministère.
- Quels sont les grands projets pour les années à venir ?
D’abord, je tiens à vous informer qu’en mai 2025, nous organiserons des formations, notamment pour les dirigeants de clubs, les entraîneurs, les arbitres et les juges. En dehors de cela, nous avons un grand projet intitulé « Marque de Fabrique des Champions ». Ce projet va nous permettre de parcourir tout le territoire, les communes, et les quartiers. Nous avons 117 communes, et il est essentiel que chaque commune dispose d’un club de boxe. Cela représenterait 117 clubs, avec au moins 2 boxeurs par club, afin de faire progresser le sport, d’où le nom «fabrique des champions». Lors des détections, si les boxeurs ne font pas partie d’un club, nous les encouragerons à rejoindre un club, tout en assurant leur suivi médical. Pour soutenir ce projet, nous négocions avec des partenaires étrangers, afin que nos boxeurs puissent s’entraîner à l’international et revenir pour participer à des compétitions sur le plan continental. Cela nous permettra de nous préparer pour les Jeux Olympiques de 2028 à Los Angeles, aux USA.
- Quels sont vos principaux défis ?
Notre premier défi est la structuration de la Fédération Togolaise de Boxe sur l’ensemble du territoire, car il existe encore quelques frictions. Il est essentiel que nous rassemblions tous les acteurs et les incitions à rester unis pour faire avancer la boxe.
Le deuxième défi est la mise en place du projet «Fabrique des Champions» pour garantir un avenir prometteur.
Le troisième défi est d’apporter de la joie à nos professionnels et à nos populations en organisant au moins deux galas de boxe internationaux de grands champions cette année au Togo.
- Qu’en est-il des ressources financières pour avancer ?
Le gouvernement nous soutient et le ministère des Sports nous subventionne. Une partie de ces subventions est déjà disponible, bien qu’elle soit insuffisante. Nous allons entreprendre des démarches pour demander une augmentation de ces subventions. Cependant, je pense que nous devons également redoubler d’efforts, car le gouvernement seul ne peut pas tout faire. Nous avons besoin de sponsors. C’est pourquoi, à travers notre projet de « fabrique des champions », nous allons nous rapprocher des entreprises et des personnalités qui aiment ce sport afin qu’elles nous soutiennent pour réussir nos projets.
- Quels sont vos espoirs ?
Mon espoir est de gagner.
- Monsieur le Président, je vous remercie.
Tout le plaisir est pour moi.