Face à la recrudescence de la rougeole et de la rubéole observée depuis deux ans, le Togo vient de déclencher une importante mobilisation sanitaire. Le gouvernement a lancé, mercredi 20 novembre 2025 à Lomé, une campagne nationale de vaccination visant à protéger plus de 2,2 millions d’enfants. Cette opération qui associe supplémentation en vitamine A et déparasitage systématique, marque un nouveau tournant dans la lutte contre deux maladies pourtant évitables.

Après des progrès remarquables depuis le début des années 2000 avec une réduction de plus de 90 % des cas et des décès liés à la rougeole et à la rubéole, selon la directrice de la vaccination, Docteure Josée Nayo-Apetsianyi, la tendance s’est inversée. Pour la seule année 2025, les autorités ont enregistré 1 206 cas suspects de rougeole, dont 511 confirmés, ainsi que 12 cas de rubéole. Plus de la moitié concernent des enfants de moins de cinq ans, souvent peu ou pas vaccinés, notamment dans les zones rurales où l’accès aux services de santé demeure limité.

Une campagne intégrée sur tout le territoire

Pour endiguer cette situation, le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, avec l’appui de l’OMS, du GAVI et de l’UNICEF, organise du 24 au 30 novembre 2025 une campagne intégrée ciblant 2 271 000 enfants âgés de 6 mois à 9 ans. Les nourrissons de 0 à 5 mois ayant manqué leur vaccination de routine bénéficieront également d’un rattrapage.

Au-delà des vaccins contre la rougeole et la rubéole, les équipes sanitaires administreront de la vitamine A, essentielle au renforcement de l’immunité, ainsi que de l’albendazole, un antiparasitaire destiné à combattre les helminthiases intestinales. Cette approche globale, déjà éprouvée lors d’opérations précédentes, permet d’optimiser chaque contact entre les familles et le système de santé.

Les autorités précisent que tous les produits administrés sont gratuits, sûrs et approuvés par les instances nationales et internationales. Le véritable défi réside toutefois dans la mobilisation des populations. 

Postes fixes dans les centres de santé, équipes mobiles, interventions dans les écoles et autres lieux publics seront déployés, mais une large adhésion sociale reste indispensable. 

« Il faut renforcer l’information et la sensibilisation pour assurer une forte participation », insiste Docteure Nayo-Apetsianyi. 

Les médias, leaders communautaires, enseignants, organisations locales, bref tout le monde est invité à jouer sa partition pour la réussite de cette opération.

Un appel pressant aux parents

Le ministère exhorte les familles à faire vacciner leurs enfants dès le début de l’opération. « Ne laissez aucun enfant de 6 mois à 9 ans manquer cette opportunité ! », rappelle la responsable, soulignant que les complications de la rougeole, pneumonies, encéphalites, malnutrition aggravée continuent de peser lourdement sur la santé infantile dans plusieurs pays africains.

Au-delà de la riposte immédiate, cette campagne entend renforcer durablement la vaccination de routine, affaiblie par les crises successives des dernières années. Les autorités annoncent des actions à venir, notamment la formation du personnel de santé et l’amélioration de la chaîne d’approvisionnement en vaccins.

Cette mobilisation nationale vise à combler les poches de non-vaccinés, restaurer l’immunité collective et replacer le Togo sur la voie de l’élimination durable de la rougeole et de la rubéole.

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