Le Togo s’apprête à accueillir, du 8 au 12 décembre 2025, l’un des rendez-vous les plus attendus du continent, le 9ᵉ Congrès panafricain, validé par l’Union africaine en février 2025. Cet événement qui se tiendra au Palais des Congrès de Lomé, s’inscrit dans l’héritage séculaire des luttes contre l’esclavage, la colonisation et toutes les formes d’oppression ayant marqué l’Afrique et sa diaspora.
Placée sous le thème « Renouveau du panafricanisme et rôle de l’Afrique dans la réforme des institutions multilatérales : mobiliser les ressources et se réinventer pour agir », cette édition ambitionne de repenser en profondeur les fondements idéologiques, politiques et économiques du panafricanisme contemporain.
Un rendez-vous stratégique dans un monde en mutation
Alors que l’ordre mondial connaît de profondes recompositions, l’Afrique se retrouve à un moment charnière de son histoire. L’émergence de nouvelles alliances, telles que l’Alliance des États du Sahel en 2023, la montée en puissance des BRICS et du Sud global, ou encore la persistance d’injustices structurelles dont l’absence d’un siège africain permanent au Conseil de sécurité de l’ONU renforcent l’urgence d’une réflexion collective sur la place du continent dans les systèmes de gouvernance mondiale.
Pour de nombreux analystes, ce Congrès constitue l’occasion pour l’Afrique de réaffirmer sa souveraineté, de renforcer son unité et de définir une stratégie claire pour peser davantage dans les instances internationales.
Héritage historique et renouveau idéologique
Dans la lignée des grandes figures du XXᵉ siècle W.E.B. Du Bois, Marcus Garvey, Kwame Nkrumah, Julius Nyerere, qui ont façonné les premiers mouvements panafricanistes et inspiré les luttes anticoloniales, le Congrès de Lomé entend actualiser ce legs en intégrant les nouvelles réalités du continent et de sa diaspora.
Inscrit dans la Décennie des racines africaines et de la diaspora africaine (2021-2031), il vise à renforcer les liens entre les peuples africains et afro-descendants à travers une démarche de mémoire, de réparation et d’intégration.
Une ambition large et multidisciplinaire
Durant cinq jours, près de 1000 participants, chefs d’État, experts internationaux, universitaires, diplomates, organisations régionales, acteurs économiques, jeunes leaders, représentants des diasporas, etc, prendront part à des panels, débats et travaux de commissions thématiques.
Parmi les grands axes abordés, la décolonisation mentale, culturelle et identitaire ; le rôle central des femmes et de la jeunesse dans le renouveau africain ; la mobilisation souveraine des ressources pour un développement autocentré et durable ; la réforme des institutions multilatérales pour une représentation équitable de l’Afrique ; la santé, la sécurité alimentaire et l’intégration des savoirs traditionnels ; la valorisation et la projection de l’image positive et de la puissance culturelle du continent.
Lomé 2025 s’annonce ainsi comme un moment politique, mémoriel et intellectuel décisif, porté par la volonté de réinventer le panafricanisme et de hisser l’Afrique au rang d’acteur majeur du paysage géopolitique mondial.







