Placée sous le haut patronage de Faure Essozimna Gnassingbé, Président du Conseil, la capitale togolaise accueille du 12 au 14 mai 2025 la Conférence de l’Union africaine sur la dette publique. Organisé sous le thème « L’Agenda africain de gestion de la dette publique : restaurer et préserver la viabilité de la dette », ce sommet marque une étape cruciale pour une réponse concertée et durable aux défis croissants de l’endettement sur le continent.

Dans un contexte économique mondial encore marqué par les séquelles de la pandémie de COVID-19, la gestion de la dette reste un enjeu central pour les économies africaines. Selon un rapport de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), le ratio dette/PIB en Afrique, qui s’élevait à 62,5 % fin 2022, restera supérieur aux niveaux d’avant la pandémie au moins jusqu’en 2025. Ce niveau d’endettement élevé grève lourdement les marges budgétaires des États, compromettant leur capacité à investir dans des secteurs clés comme la santé, l’éducation et les infrastructures.

La situation est d’autant plus préoccupante que le service de la dette africaine atteint des sommets. D’après un rapport de la Banque africaine de développement (BAD) publié le 16 février 2024, les pays africains devront honorer environ 74 milliards de dollars de paiements en 2024, contre seulement 17 milliards en 2010. Près de 54 % de ces paiements, soit 40 milliards de dollars, sont dus à des créanciers privés, illustrant la forte exposition des États africains à des conditions de financement parfois volatiles et coûteuses.

Cette montée en puissance des créanciers privés résulte de deux décennies d’ouverture au financement international. Entre 2000 et 2021, 23 pays africains ont émis plus de 125 euro-obligations pour une valeur cumulée dépassant les 1 510 milliards de dollars. Si ces fonds ont permis de financer le développement, ils engendrent aujourd’hui des risques accrus de refinancement, notamment pour les pays ayant d’importantes échéances à court terme. L’Angola (6,4 milliards USD), le Kenya (5 milliards USD), la Côte d’Ivoire (2,6 milliards USD) et le Nigeria (2,5 milliards USD) figurent parmi les plus exposés cette année.

La Conférence de Lomé ambitionne ainsi de poser les bases d’un nouvel agenda africain pour la gestion responsable de la dette, à travers l’adoption d’une Déclaration de Lomé. Ce texte fondateur visera à promouvoir une meilleure coordination des politiques économiques, une transparence accrue dans les emprunts publics et des mécanismes innovants pour alléger le fardeau de la dette tout en soutenant la croissance.

Au cœur des échanges figurent également la nécessité de renforcer les capacités institutionnelles et techniques des États, de diversifier les sources de financement à moindre coût et de mobiliser davantage de ressources internes.

À travers ce rendez-vous majeur, l’Union africaine et ses partenaires entendent faire de Lomé le point de départ d’un sursaut collectif pour restaurer la viabilité de la dette sur le continent et garantir un avenir prospère aux générations futures.

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