La CEDEAO engage ses institutions vers l’égalité de genre. Ainsi, dans le cadre de son programme de promotion de l’égalité des sexes et du genre au sein des institutions publiques en Afrique de l’Ouest, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a organisé mercredi 17 décembre 2025 à Lomé, une réunion stratégique de coordination consacrée à l’introduction du Sceau de l’Égalité de Genre pour les Institutions Publiques (GES-PI).
La cérémonie a été présidée par Damtien TCHINTCHIBIDJA, Vice-Présidente de la Commission de la CEDEAO, en présence de George Agyekum Donkor, Président de la Banque de la CEDEAO pour l’Investissement et le Développement (BIDC), de Binta Sanneh, Représentante Résidente du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) au Togo, et de Deweh Emily Gray, Représentante Résidente de la CEDEAO au Togo.
Cette rencontre vise à poser les bases de l’intégration du GES-PI au sein des institutions de la CEDEAO, avec une attention particulière portée à la BIDC, appelée à devenir une institution régionale de référence en matière de gouvernance inclusive.
Le Sceau de l’Égalité de Genre : un outil de transformation institutionnelle
Le Sceau de l’Égalité de Genre pour les Institutions Publiques a pour vocation de soutenir et de reconnaître les efforts des institutions publiques dans la réalisation d’une égalité effective entre les femmes et les hommes. Il constitue un cadre structurant, fondé sur des indicateurs mesurables, permettant d’évaluer les progrès accomplis et d’accélérer la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Au-delà d’une simple reconnaissance, le Sceau vise à transformer durablement les pratiques institutionnelles, à renforcer la redevabilité et à inscrire l’égalité de genre au cœur des politiques publiques et de la culture organisationnelle.
Le PNUD : l’égalité de genre comme impératif stratégique
Prenant la parole, Binta Sanneh, Représentante Résidente du PNUD au Togo, a rappelé que la participation des femmes dans les institutions n’est pas seulement une question d’équité, mais une nécessité stratégique pour garantir la résilience économique et la paix durable.
Selon elle, l’intégration du Sceau au sein de la BIDC, en tant que première institution financière régionale à s’engager dans ce processus, est à la fois opportune et stratégique. Elle démontre que l’égalité de genre est indissociable de la gouvernance économique, de l’investissement et du financement en Afrique de l’Ouest.
Elle a également souligné que plusieurs institutions de neuf pays ouest-africains, dont le Nigeria, la Gambie, le Ghana et le Cap-Vert, ont déjà adopté le Sceau, tant au sein de la CEDEAO que de la SADC.
Le PNUD, a-t-elle affirmé, est fier de ce partenariat avec la CEDEAO, qui transforme les engagements politiques en résultats mesurables, et appelle à un renforcement de la collaboration et de l’allocation des ressources pour un leadership institutionnel fort.
La BIDC, fer de lance d’une gouvernance inclusive
Pour George Agyekum Donkor, Président de la BIDC, la présentation officielle du Sceau pour l’égalité de genre constitue une étape institutionnelle majeure traduisant l’engagement de la Banque en faveur de l’égalité, de l’inclusion et de la redevabilité.
Il a rappelé que le GES-PI est un cadre axé sur les résultats, permettant aux institutions publiques de démontrer concrètement l’efficacité de leurs engagements. Ces institutions jouent un rôle clé dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 et l’atteinte des Objectifs de développement durable, notamment l’ODD 8, relatif au travail décent, à la réduction des inégalités et au renforcement des institutions.
S’appuyant sur des données internationales, il a souligné que les femmes n’occupent encore qu’environ 29 % des postes de responsabilité dans le monde et continuent de percevoir en moyenne 20 % de revenus en moins que les hommes. En Afrique, bien qu’elles représentent près de 39 % de la main-d’œuvre, elles demeurent sous-représentées dans les postes de décision.
Face à ces disparités, la BIDC considère l’égalité de genre comme une nécessité stratégique et opérationnelle. La Banque dispose déjà de politiques de genre prévoyant l’allocation d’une part de ses investissements aux entreprises dirigées par des femmes. L’adoption du Sceau est ainsi perçue comme un levier essentiel pour promouvoir la croissance économique, l’intégration régionale et le développement durable, tout en renforçant la crédibilité de la BIDC en tant que partenaire au développement.
La CEDEAO : une vision politique et stratégique affirmée
Dans son allocution, Damtien TCHINTCHIBIDJA, Vice-Présidente de la Commission de la CEDEAO, a qualifié l’introduction du Sceau d’Égalité de Genre au sein de la BIDC d’acte de gouvernance et de leadership visionnaire.
Elle a rappelé que la Vision 2050 de la CEDEAO place l’être humain au centre du développement et ambitionne une région stable, prospère et inclusive. Cette ambition, a-t-elle souligné, ne saurait être atteinte tant que les femmes restent sous-représentées dans les sphères décisionnelles.
La Commission de la CEDEAO reconnaît désormais l’égalité de genre comme un indicateur de maturité démocratique et de développement durable. Le GES-PI apparaît ainsi comme un instrument structurant permettant de passer des engagements politiques à des changements concrets, mesurables et durables.
Un levier stratégique pour l’intégration régionale
Considérée comme le cœur financier du projet d’intégration de la CEDEAO, la BIDC joue un rôle déterminant dans l’investissement régional, la croissance durable et l’autonomisation économique. Pour la Vice-Présidente de la Commission, une institution qui finance le développement ne peut être en retrait sur les valeurs qu’elle promeut, notamment l’inclusion, la transparence et la participation équilibrée.
L’intégration du GES-PI permettra également à la BIDC de renforcer son attractivité auprès des bailleurs, investisseurs et partenaires internationaux, de plus en plus attentifs aux critères d’égalité des chances et de gouvernance responsable.
Vers une transformation durable des institutions
Au-delà du top management, le succès du Sceau repose sur la mobilisation collective de l’ensemble du personnel, la révision des pratiques de ressources humaines, la création d’espaces de dialogue et l’ancrage de l’égalité de genre dans la culture institutionnelle.
La session de Lomé positionne la BIDC à l’avant-garde des institutions financières africaines engagées pour une gouvernance inclusive. La Commission de la CEDEAO a réaffirmé son appui total pour accompagner cette transition, avec l’ambition de faire du Sceau de l’Égalité de Genre un catalyseur de transformation durable au service du développement régional.







