Les assurances sont censées offrir une protection face aux imprévus de la vie. Toutefois, au Togo, de nombreux assurés dénoncent des pratiques opaques, des retards excessifs dans le traitement des sinistres et une bureaucratie décourageante. Pire encore, le recours à un avocat pour obtenir réparation semble devenu une étape quasi incontournable, ce qui suscite des interrogations sur l’intégrité du système. Le Mouvement Martin Luther King (MMLK) a tiré la sonnette d’alarme, appelant à une réforme urgente du secteur.

  • Un parcours du combattant pour les sinistrés. Des délais interminables et un accès difficile

Pour de nombreux Togolais victimes d’accidents, obtenir une indemnisation devient un véritable parcours du combattant. Bien que la loi promette une prise en charge rapide, les dossiers traînent en longueur, laissant les sinistrés dans l’incertitude et la précarité. L’accès aux compagnies d’assurances, loin d’être fluide, est souvent marqué par des délais d’attente interminables, des rendez-vous reportés et des interlocuteurs injoignables.

Pire encore, bien que les avocats soient censés offrir un recours, leur coût élevé et leur disponibilité limitée compliquent encore les choses. Résultat : nombreux sont ceux qui, découragés, abandonnent leurs démarches, pris dans un système qui semble conçu pour les entraver davantage que pour les soutenir.

  • Un manque de transparence dès la souscription

Beaucoup d’assurés découvrent, trop tard, que leur contrat d’assurance contient des clauses d’exclusion qu’ils n’ont pas bien comprises lors de la souscription. Les informations concernant les délais de traitement, les démarches à suivre et les conditions d’indemnisation sont rarement détaillées de manière claire. Cette opacité conduit à des malentendus et à des conflits entre assureurs et assurés.

Un manque de clarté au moment de la souscription crée un fossé entre les attentes des assurés et la réalité de leur couverture, ce qui nuit à la confiance dans le système. Une meilleure information lors de la souscription pourrait pourtant éviter bien des litiges.

  • Un secteur gangrené par le doute, soupçons de collusion entre assureurs et avocats

Les lenteurs et la complexité du processus administratif ne semblent pas seulement être des accidents de parcours, mais des stratégies visant à décourager les réclamations et à limiter les indemnisations. Les compagnies d’assurances exigent parfois des documents difficilement accessibles, ce qui rend le processus encore plus ardu et alimente la méfiance des assurés. De nombreux citoyens estiment que ces obstacles sont délibérés et partagés entre assureurs et avocats.

  • Pourquoi un avocat, alors qu’on est assuré ?

En théorie, une assurance est censée faciliter la vie des sinistrés en prenant en charge les indemnisations. Cependant, la réalité est bien différente. Beaucoup d’assurés sont contraints de recourir à un avocat pour défendre leurs droits, ce qui génère des frais supplémentaires et prolonge encore les délais. Ce paradoxe transforme l’assurance en un combat juridique inattendu, compliquant davantage la situation des victimes.

  • Quelles solutions pour un secteur plus juste et efficace ?

Face à ces dérives, le MMLK propose plusieurs réformes pour assainir le secteur des assurances au Togo notamment, réduction des délais de traitement, imposer des délais maximaux pour la prise en charge des sinistres et pénaliser les compagnies d’assurances qui ne respectent pas ces délais; transparence accrue, exiger des contrats clairs et compréhensibles, avec des explications détaillées sur les exclusions et les délais de remboursement; facilitation de l’accès aux services juridiques, mettre en place des services d’aide juridique gratuits ou à coût réduit pour les victimes de sinistres; surveillance et régulation du secteur, créer une agence indépendante chargée de surveiller les pratiques des compagnies d’assurances et de sanctionner les abus.

Le secteur des assurances au Togo est en crise. Plutôt que de protéger les citoyens, il est devenu une source de frustration, d’injustice et de méfiance. L’opacité des contrats, la lenteur des procédures et les soupçons de collusion entre assureurs et avocats minent la confiance des Togolais dans ce système censé les protéger.

Il est plus que jamais urgent de mettre en place des réformes pour instaurer un système d’assurance plus juste, plus efficace et accessible à tous. L’assurance ne doit pas être un privilège réservé à ceux qui ont les moyens de se battre, mais un droit fondamental pour chaque citoyen.

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