Le Groupe de la Banque mondiale vient d’approuver un financement de 300 millions de dollars pour soutenir le Togo dans sa volonté affirmée de devenir un pôle régional dans le secteur agroalimentaire et de la nutrition animale. Cette enveloppe vise à intensifier le Programme de modernisation de l’agriculture au Togo (ProMAT) et amorcer une transformation structurelle du secteur agricole à travers des investissements majeurs dans la productivité et la durabilité.
Ce nouveau programme, baptisé Programme de transformation durable de l’agriculture (PforR), s’étendra sur dix ans et sera mis en œuvre en deux phases de financement : 150,20 millions de dollars pour la première phase, et 149,80 millions pour la seconde. Axé sur les résultats, il repose sur un renforcement des institutions agricoles et une amélioration de l’accès des petits exploitants à la mécanisation, aux services financiers, aux marchés, ainsi qu’aux technologies intelligentes face au climat.
Un programme ambitieux à fort impact social et environnemental
Avec pour objectif de moderniser l’agriculture togolaise tout en la rendant résiliente aux changements climatiques, le PforR prévoit notamment l’extension des services d’irrigation et de gestion de l’eau sur 7 200 hectares, ainsi que la gestion durable de 50 000 hectares de terres agricoles. Ce programme bénéficiera à plus de 340 000 agriculteurs, dont 114 000 femmes et 102 000 jeunes, et devrait permettre la création de plus de 72 500 emplois directs et indirects.
Une synergie inédite entre les institutions du Groupe de la Banque mondiale
Le caractère novateur de ce programme repose sur une approche intégrée mobilisant les expertises complémentaires du Groupe de la Banque mondiale. Ainsi, la Société Financière Internationale (IFC) apporte son expertise en matière d’agriculture contractuelle et de développement d’entreprises à fort impact, tandis que la Banque mondiale se concentre sur les politiques publiques. L’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) joue, quant à elle, un rôle clé dans la sécurisation des investissements, notamment en facilitant l’accès au financement du commerce pour l’achat d’intrants agricoles.
« Lors du Forum des producteurs agricoles du Togo (FoPAT), les agriculteurs ont exprimé avec force leur souhait de voir le Groupe de la Banque mondiale accompagner la transformation du secteur agricole », a rappelé Fily Sissoko, représentant résident de la Banque mondiale pour le Togo. « Ce programme novateur constitue une première, tant par son ampleur que par la synergie institutionnelle qu’il mobilise. »
Le secteur privé, moteur de la transformation agricole
L’un des leviers centraux du programme repose sur une participation accrue du secteur privé dans les chaînes de valeur agricoles. En favorisant l’innovation, en facilitant l’accès au financement et en soutenant les agro-industries, le programme entend créer un écosystème dynamique et inclusif au bénéfice de l’ensemble des acteurs agricoles.
« La mobilisation des investissements privés jouera un rôle clé dans la réalisation de l’ambition du Togo de devenir un hub régional dynamique dans le secteur agroindustriel », a souligné Josiane Kwenda, représentante régionale de l’IFC pour le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Togo.
Une ambition régionale portée par des réformes et des investissements
Avec ce programme de transformation agricole, le Togo confirme sa volonté de faire de l’agriculture un pilier de sa croissance économique, de sa sécurité alimentaire et de sa création d’emplois, tout en s’imposant comme une plateforme régionale incontournable dans le domaine agroalimentaire et de la nutrition animale.
