Dans sa volonté de garantir un accès équitable à l’eau potable à toutes ses populations, en particulier dans les zones rurales, le Togo poursuit activement l’installation de forages équipés de pompes à motricité humaine (PMH). Cette initiative, qui s’inscrit dans la politique nationale de réduction des inégalités sociales et d’amélioration des conditions de vie, connaît une nette accélération ces dernières années.
Dans les villages reculés où les rivières insalubres représentaient autrefois la principale source d’eau, les PMH sont perçues comme une véritable délivrance. En rapprochant l’eau potable des populations, ces infrastructures contribuent non seulement à prévenir les maladies hydriques, mais aussi à réduire la pénibilité de la corvée d’eau, particulièrement supportée par les femmes et les enfants.
Une solution adaptée aux réalités rurales
Le choix technique de la pompe à motricité humaine repose sur sa simplicité, sa durabilité et son faible besoin en entretien. Fonctionnant sans électricité, elle s’adapte parfaitement aux localités rurales encore faiblement desservies par les réseaux énergétiques. Ce modèle d’approvisionnement, résilient et économique, permet une autonomie locale dans la gestion de l’eau.
Dans la région des Savanes, longtemps marginalisée en matière d’accès à l’eau potable, l’impact est notable. Grâce à l’ouverture de nouveaux forages, de nombreux foyers bénéficient désormais d’un point d’eau sécurisé à proximité, transformant radicalement leur quotidien et réduisant considérablement les distances parcourues pour se ravitailler.
Des chiffres révélateurs pour 2023 et 2024
Le Budget citoyen 2025 révèle des données précises sur les efforts entrepris : 251 forages PMH ont été réalisés en 2024 par les pouvoirs publics, dont 145 dans la région de la Kara, 91 dans les Savanes, 9 dans les Plateaux et 6 dans la région Centrale. À ces chiffres s’ajoutent les 98 forages construits par les ONG et partenaires techniques.
L’année 2025 s’annonce encore plus ambitieuse, avec 117 nouveaux forages attendus dans la région de la Kara et 271 dans celle des Savanes. Cette dynamique devrait faire passer le taux de desserte en eau potable en milieu rural de 76,51 % en 2024 à 79 % en 2025. En milieu semi-urbain, les prévisions tablent sur une amélioration, avec une hausse du taux de couverture de 60,05 % à 63 %.
Un levier pour le développement local
Au-delà de leur fonction sanitaire, ces forages jouent un rôle social crucial. Ils deviennent des lieux de rassemblement, renforçant la cohésion communautaire et contribuant à fixer les populations rurales sur leurs terres, limitant ainsi l’exode vers les villes.
À travers cette politique hydraulique volontariste, le Togo redonne vie à ses campagnes et bâtit, pas à pas, un avenir plus digne et plus durable pour ses citoyens les plus vulnérables.