La 14ème Réunion Annuelle du Partenariat de Ouagadougou (RAPO 2025) s’est ouverte mardi 16 décembre 2025 à Lomé, réunissant près de 500 participants venus de neuf pays d’Afrique de l’Ouest francophone. Organisée jusqu’au 18 décembre, cette édition se déroule sous le thème « Accélérer le financement domestique des DSSR : quelles stratégies pour un engagement durable ? », soulignant l’urgence pour les pays membres de renforcer leur autonomie financière dans le domaine de la santé reproductive.
Des acquis majeurs… mais fragiles
Depuis sa création en 2011, le Partenariat de Ouagadougou (PO) a permis à plus de quatre millions de femmes supplémentaires d’accéder à des méthodes contraceptives modernes. Ces progrès ont contribué à sauver des vies, à améliorer la santé maternelle et infantile et à renforcer l’autonomie des femmes et des filles.
Pour autant, ces avancées restent fragiles face à la contraction des financements internationaux, aux contraintes budgétaires nationales et aux crises sécuritaires qui frappent plusieurs pays de la région. C’est dans ce contexte que la RAPO 2025 vise à explorer des mécanismes innovants de financement domestique, à identifier de nouvelles formes de partenariat et à consolider les acquis du PO.
Une mobilisation régionale et collective
Dans son allocution d’ouverture, Marie Ba, Directrice de l’Unité de Coordination du PO, a souligné que « la mobilisation collective, cohérente et déterminée peut transformer la réalité sanitaire des populations ». Elle a insisté sur la nécessité de renforcer la résilience des systèmes nationaux, d’optimiser les financements domestiques et de mobiliser l’ensemble des secteurs, y compris le privé, autour d’une vision commune. L’agenda de cette année met en lumière les pays résilients face aux crises, l’impact des retraits de financement et l’engagement des chefs traditionnels.
De son côté, Jean-Marie Koffi E. Tessi, Ministre de la Santé du Togo, a rappelé que « les Droits et Santé Sexuels et Reproductifs constituent un levier essentiel pour la cohésion régionale et l’équilibre démographique ».
Le ministre a souligné l’importance d’approches multi sectorielles et durables pour assurer la continuité et la souveraineté des programmes nationaux, ainsi que la mobilisation des ressources intérieures.
Une nouvelle stratégie pour relever les défis
Lors de la RAPO 2025, le PO a présenté sa nouvelle stratégie régionale, issue de l’évaluation institutionnelle 2024-2025, visant à soutenir des systèmes de santé résilients, réduire les besoins non satisfaits en planification familiale et renforcer la souveraineté financière des pays.
À partir de 2026, le Conseil Consultatif du PO jouera un rôle central en apportant expertise, vision stratégique et appui aux orientations du Partenariat. Parmi ses membres figurent des personnalités de renom telles que Mbaranga Clotilde Gasarabwe et Michel Sidibé, garantes d’un leadership fort pour la santé publique et les droits reproductifs en Afrique.
Une approche hybride pour une participation élargie
La RAPO 2025 se tient également en format hybride, permettant aux participants ne pouvant se déplacer à Lomé de suivre les sessions plénières en direct, d’accéder aux sessions parallèles retransmises et de consulter les enregistrements. Cette configuration reflète l’engagement du PO à rendre la réflexion régionale inclusive et participative.
Vers un engagement durable
Créé à l’issue de la Conférence de Ouagadougou en 2011, le PO rassemble neuf pays à savoir, Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo. Avec un objectif ambitieux de 13 millions d’utilisatrices de méthodes contraceptives modernes d’ici 2030, le Partenariat mise sur l’analyse de données probantes, la coopération régionale et la redevabilité mutuelle pour construire un financement domestique solide et durable.
En plaçant la santé reproductive et la planification familiale au cœur de son agenda, la RAPO 2025 illustre l’importance d’une approche collective et innovante pour garantir la continuité des services et renforcer la souveraineté des pays d’Afrique de l’Ouest dans ce domaine vital.







