Réunissant dirigeants, intellectuels, acteurs de la société civile et représentants de la diaspora, le 9ᵉ Congrès panafricain de Lomé ambitionne de poser les bases d’un ordre international plus juste et plus équitable, en redéfinissant le rôle de l’Afrique dans la gouvernance mondiale.
Du 8 au 12 décembre 2025, le Palais des congrès de Lomé accueillera le 9ᵉ Congrès panafricain. Initié par le Togo et entériné par l’Union africaine en février 2025. Ce rendez-vous s’inscrit dans une histoire dense, forgée par des figures emblématiques telles que W.E.B. Dubois, Marcus Garvey, Kwame Nkrumah ou encore Julius Nyerere. Héritier des luttes contre l’esclavage, la colonisation et toutes les formes d’oppression, le Congrès vise aujourd’hui à repenser en profondeur le panafricanisme à l’heure où le monde connaît de profondes reconfigurations géopolitiques.
Placée sous le thème « Renouveau du panafricanisme et rôle de l’Afrique dans la réforme des institutions multilatérales : mobiliser les ressources et se réinventer pour agir », cette édition entend répondre à une question centrale : quelle place pour l’Afrique dans un ordre mondial en mutation, marqué par l’émergence de nouvelles puissances et des revendications croissantes pour une gouvernance globale rééquilibrée ?
L’absence persistante d’un siège permanent africain au Conseil de sécurité des Nations unies, la montée en puissance de blocs comme les BRICS ou l’Alliance des États du Sahel, ainsi que les dynamiques du Sud global, replacent avec acuité la question de la souveraineté africaine au cœur des débats. Pour les organisateurs, il s’agit d’un moment décisif pour bâtir un panafricanisme moderne, audacieux et opérationnel.
Événement phare de la Décennie des racines africaines et de la diaspora (2021-2031) décrétée par l’UA, le Congrès ambitionne de reconnecter les peuples africains et afro-descendants autour d’un projet commun de reconnaissance, de réparation et d’intégration. L’objectif est de dépasser la mémoire pour passer à l’action.
Durant cinq jours, près d’un millier de participants, chefs d’État, ministres, diplomates, universitaires, experts, acteurs économiques, membres de la société civile, leaders panafricanistes et représentants des diasporas, prendront part à des conférences, panels de haut niveau, commissions thématiques et ateliers participatifs.
Les discussions couvriront un large éventail de questions telles que, réforme des institutions multilatérales pour assurer une représentation équitable de l’Afrique ; mobilisation souveraine des ressources et développement économique autocentré ; décolonisation mentale, culturelle et identitaire ; valorisation du rôle stratégique des femmes et de la jeunesse ; stratégies innovantes pour la santé et la sécurité alimentaire ; affirmation de la puissance culturelle africaine sur la scène internationale.
Avec l’ambition de produire des recommandations concrètes, ce 9ᵉ Congrès panafricain se veut un acte politique et mémoriel majeur. Il entend contribuer à transformer un système international jugé désuet et inéquitable, en s’appuyant sur une identité africaine renouvelée, une souveraineté réaffirmée et une vision partagée de l’avenir.
Lomé sera ainsi le théâtre d’un moment charnière, celui où l’Afrique, forte de ses dynamiques internes et de sa diaspora, affirmera son intention de peser davantage dans la gouvernance mondiale et de contribuer à l’édification d’un ordre international véritablement juste.
