Lors de son point de presse du 13 novembre 2025, la directrice du département Communications du FMI, Julie Kozack, a livré une analyse inhabituelle de la situation budgétaire du Sénégal. Au centre des discussions, l’ampleur des vulnérabilités liées à la dette publique, la transparence des autorités et les perspectives d’un futur programme d’aide.
Dès l’ouverture, Kozack a tenu à reconnaître l’effort du gouvernement sénégalais pour lever le voile sur les dettes non déclarées qui avaient fragilisé les relations avec les bailleurs internationaux. « Nous voulons une fois encore saluer les autorités pour leur engagement envers la transparence et les étapes franchies pour divulguer la dette cachée », a-t-elle affirmé, marquant une évolution notable après les tensions qui avaient conduit à la suspension d’un précédent programme.
Une dette fragile, mais aucune restructuration imposée
Les dernières discussions tenues à Dakar entre le 22 octobre et le 6 novembre ont mis en évidence des « vulnérabilités significatives » dans la gestion de la dette. Toutefois, la représentante du FMI a tenu à clarifier un point crucial : l’institution n’impose aucune restructuration.
« La décision d’envisager ou non une restructuration de la dette est une décision souveraine des autorités sénégalaises », a-t-elle insisté, rappelant que le Fonds se limite à proposer des options techniques, sans ingérence dans la souveraineté budgétaire du pays.
Trois priorités pour remettre le Sénégal sur les rails détaillées par Kozack avec en toile de fond les axes de travail élaborés conjointement avec Dakar.
Éclaircir les chiffres : Le FMI et la Banque mondiale finalisent une nouvelle analyse de viabilité de la dette (DSA) intégrant les données rectifiées après la révélation des dettes cachées.
Restaurer la crédibilité financière : Le Fonds recommande une centralisation de la gestion de la dette, un contrôle budgétaire renforcé et davantage de transparence dans les opérations financières de l’État.
Construire un nouveau programme de soutien : Les discussions se poursuivent autour d’un accord axé sur la stabilisation macroéconomique, des réformes structurelles solides et un cadre de financement durable.
Pas de remboursement anticipé : un message destiné aux marchés
Face aux inquiétudes croissantes des investisseurs, Kozack a tenu à rassurer : « Le staff et la direction ne demanderont pas le remboursement anticipé des obligations du Sénégal envers le FMI. » Une précision stratégique, alors que les obligations souveraines sénégalaises ont récemment subi une forte volatilité.
Réformes fiscales et volatilité : prudence à Washington
Interrogée sur la baisse de performance des titres sénégalais, Kozack s’est abstenue de tout commentaire direct. Concernant les nouvelles mesures fiscales annoncées par Dakar, elle a rappelé que « les plans fiscaux ambitieux nécessitent du temps » et doivent être fondés sur des hypothèses prudentes pour garantir leur efficacité.
Un équilibre entre vérité, souveraineté et crédibilité
En somme, on note du discours de Julie Kozack que, le FMI salue la transparence nouvelle du Sénégal, il alerte sur la fragilité de la dette, il n’impose aucune restructuration, et laisse aux autorités sénégalaises la responsabilité exclusive des choix à venir.
Un positionnement qui vise à maintenir la confiance tout en encourageant Dakar à poursuivre ses réformes dans un contexte économique délicat.







