Plusieurs élections locales se sont déroulées mardi 4 novembre 2025 aux États-Unis, et toutes se sont soldées par une victoire des démocrates entre autres, en Virginie, dans le New Jersey, et en Californie. Un vent d’optimisme souffle enfin sur le camp démocrate. Après plusieurs mois de doutes et de divisions internes, les derniers scrutins locaux ont redonné des couleurs à un parti marqué par la défaite de Kamala Harris et le retrait de Joe Biden. Des victoires, plus larges qu’attendues, confirment la mobilisation d’une base longtemps démoralisée.
« Ça a été une franche victoire pour les démocrates, même plus importante que celle attendue », analyse Ludivine Gilli, spécialiste de la vie politique américaine. De quoi inquiéter Donald Trump, dont la sérénité affichée pourrait s’effriter à l’approche des élections de mi-mandat, prévues dans un an. Les démocrates espèrent alors reprendre la majorité à la Chambre des représentants, passée sous contrôle républicain.
Mais le chemin reste semé d’embûches. Les élections de mi-mandat sont traditionnellement favorables à l’opposition, et la bataille du redécoupage électoral s’annonce féroce. Au Texas, les républicains ont déjà remodelé les circonscriptions à leur avantage, poussant les démocrates à riposter.
Malgré le regain d’énergie, le parti demeure impopulaire : selon un sondage Washington Post–ABC News–Ipsos, 68 % des Américains estiment qu’il est déconnecté de la réalité. Et la question de son unité persiste. Entre l’élection du progressiste Zohran Mamdani et celle de gouverneures plus modérées, les fractures idéologiques restent béantes.
« Ces élections ne résolvent pas nos divergences de fond », reconnaît une experte de la Fondation Jean-Jaurès. Mais pour Alexandria Ocasio-Cortez, la diversité des voix démocrates est une force. « Notre parti n’a pas un seul visage, tout comme notre pays. »
Reste à trouver une ligne claire avant 2028. « Il n’est pas possible de se préparer à la dernière minute », prévient Ludivine Gilli. En attendant, une chose est sûre, le Parti démocrate, en pleine reconstruction, vient de prouver qu’il était loin d’avoir dit son dernier mot.
