Après des mois de dénégations, le Ghana a finalement reconnu avoir conclu un accord avec les États-Unis sur la question migratoire. Le ministre ghanéen des Affaires étrangères, Samuel Okudzeto Ablakwa, a admis que la levée des restrictions de visas américains pour les ressortissants ghanéens était bien liée à l’accueil de migrants expulsés par Washington.
Lors d’une intervention télévisée sur la chaîne TV3 Ghana, samedi 4 octobre, le chef de la diplomatie a révélé les dessous d’un accord resté jusque-là opaque : « Ils [les États-Unis] nous ont demandé de les aider à gérer le problème migratoire. Après avoir consulté le président John Dramani Mahama, nous leur avons répondu que nous accepterions seulement des ressortissants ouest-africains », a-t-il déclaré.
Cette déclaration fait suite à l’arrivée, le 5 septembre dernier, de quatorze ressortissants originaires de pays tiers de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) sur le sol ghanéen.
Jusqu’à cette sortie médiatique du ministre, les autorités ghanéennes avaient toujours nié avoir reçu une quelconque contrepartie pour l’accueil de ces migrants. Ce silence avait entretenu la confusion et les interrogations, d’autant que d’autres pays africains ayant coopéré avec Washington sur le dossier migratoire ont également gardé le silence sur d’éventuels bénéfices obtenus en retour.
Cette révélation soulève des questions sur la transparence des accords migratoires passés entre pays africains et occidentaux. Elle relance également le débat sur la souveraineté des pays africains dans la gestion des flux migratoires et sur les pressions exercées par les grandes puissances en matière de politique migratoire.