Face aux sanglantes journées des 26, 27 et 28 juin 2025, marquées par des violences qui ont secoué le pays et endeuillé plusieurs familles togolaises, la Conférence des Évêques du Togo (CET) a brisé le silence. Dans une déclaration poignante et sans détour, rendue publique le 30 juin 2025 à l’issue de leur 139e session ordinaire, les évêques expriment leur affliction, condamnent fermement les exactions et lancent un appel vibrant à la responsabilité collective.
« Un usage aussi disproportionné de la force pour réprimer une manifestation, fût-elle illégale, est simplement inadmissible », dénoncent-ils, qualifiant les faits survenus de « gravité inouïe ». L’Église catholique pointe également du doigt « la culture du mensonge » qui gangrène le pays, y voyant une violence morale pernicieuse, destructrice de la cohésion nationale.
Un cri pour la vie et la vérité
Dans leur message, les évêques rappellent que toute vie humaine est sacrée et que sa dignité est inaliénable. Ils appellent les auteurs des violences à la conversion et à la conscience que «les cris des innocents sont des lamentations qui montent vers Dieu».
La Conférence épiscopale rend hommage aux victimes tombées, s’incline devant leur mémoire et adresse des condoléances émues aux familles endeuillées. Elle assure aussi les blessés de ses prières pour leur rétablissement rapide.
Appel solennel à l’unité et à la prière
Plus qu’un constat amer, la déclaration est un appel à l’unité, à la retenue et à la responsabilité, en particulier à l’endroit des dirigeants politiques, des forces de l’ordre et des leaders d’opinion. « Il faut se ressaisir par crainte de Dieu et par amour pour notre Nation », insistent les évêques.
Dans un pays meurtri, où la tension reste palpable, l’Église exhorte les Togolais à ne pas céder au découragement. Elle appelle à l’espérance et à la prière, rappelant que « le secours nous viendra du Seigneur qui a fait le ciel et la terre » (Ps 120,2).
Enfin, les évêques reprennent à leur compte les paroles de l’Hymne national pour raviver la conscience patriotique : « Togolais, viens, bâtissons la cité ».