Un pas majeur vers la paix vient d’être franchi entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo (RDC). Les deux pays, longtemps en conflit, ont signé ce vendredi à Washington un accord de paix sous médiation américaine, marquant un tournant décisif dans une crise régionale vieille de plusieurs années.
La cérémonie officielle s’est tenue sous la présidence du secrétaire d’État américain Marco Rubio, en présence des ministres des Affaires étrangères des deux nations africaines : Olivier Nduhungirehe pour le Rwanda et Thérèse Kayikwamba Wagner pour la RDC.
Après plusieurs mois de tensions diplomatiques et militaires, la signature de cet accord symbolise une volonté commune de tourner la page du conflit.
L’accord prévoit un retrait complet des troupes rwandaises de l’Est congolais dans un délai de 90 jours. Il inclut également le lancement d’un cadre d’intégration économique régionale, également prévu sous trois mois. Ce double engagement vise à désamorcer les tensions frontalières tout en favorisant la coopération économique durable dans la région des Grands Lacs.
Mais cette percée diplomatique n’est pas uniquement le fruit de la médiation américaine. Le Togo, récemment nommé médiateur officiel par l’Union africaine, a joué un rôle central dans les négociations. Le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, était présent lors de la signature de l’accord, témoignant de l’implication grandissante de Lomé sur les questions de paix et de sécurité en Afrique.
« Le Togo croit fermement que la paix en Afrique centrale est une condition indispensable pour la prospérité de tout le continent », a déclaré M. Dussey en marge de la cérémonie, soulignant l’approche togolaise fondée sur la médiation, le dialogue et la stabilité régionale.
L’engagement du Togo confirme sa stratégie de diplomatie d’influence, déjà illustrée par l’organisation de plusieurs sommets de paix ces dernières années dans la capitale togolaise.
Si cette signature constitue un espoir pour les populations affectées par les violences et les déplacements forcés, de nombreux observateurs appellent toutefois à la prudence. La région reste fragile, marquée par des décennies de conflits armés, d’enjeux géopolitiques complexes et de convoitises économiques, notamment autour des ressources naturelles.
Le processus de normalisation entre Kigali et Kinshasa est désormais lancé. Reste à voir si les engagements pris à Washington seront effectivement respectés dans les mois à venir.