À l’issue de la Conférence de l’Union africaine sur la dette, qui s’est tenue du 12 au 14 mai dans la capitale togolaise, une voix a particulièrement retenu l’attention, celle de Georges Barcola, ministre de l’Économie et des Finances. Présent à cette rencontre de haut niveau, il a salué une conférence « historique » et a plaidé avec force pour une approche unifiée et ambitieuse face au fardeau de la dette africaine.
« Cette conférence marque un tournant décisif dans la manière dont l’Afrique aborde la question de sa dette », a déclaré Georges Barcola en marge des travaux.
Pour lui, l’événement de Lomé ne se limite pas à un simple échange d’idées, mais constitue le socle d’un renouveau stratégique en matière de politique économique sur le continent.
Un diagnostic lucide et sans détour
Georges Barcola a souligné deux types de contraintes qui freinent la gestion durable de la dette africaine. La première est interne. Elle renvoie aux fragilités macroéconomiques des États, qu’il appelle à corriger par une discipline budgétaire renforcée et des réformes structurelles.
« Chaque pays doit assainir ses finances publiques, améliorer son cadre macroéconomique et bâtir une résilience économique durable », a-t-il insisté.
La seconde contrainte, plus structurelle, concerne les institutions financières régionales. Selon le ministre, celles-ci doivent redoubler d’efforts pour fournir aux États africains des ressources concessionnelles accessibles, réduisant ainsi le recours à des emprunts aux conditions léonines.
Un appel à une réforme mondiale
Mais Georges Barcola ne s’est pas arrêté aux dynamiques internes et régionales. Il a pointé une réalité qui s’impose avec force : les mécanismes internationaux actuels de financement sont inadaptés aux besoins spécifiques du continent africain. Reprenant les grandes orientations du discours du Président du Conseil, Faure Gnassingbé, le ministre a appelé à une réforme en profondeur de l’architecture financière mondiale.
« Il est temps que les institutions comme le FMI et la Banque mondiale repensent leurs modèles », a-t-il martelé. Il plaide pour un système qui facilite un accès équitable au crédit, avec des conditions plus justes, et qui reconnaisse le droit des pays africains à se développer par l’endettement, comme l’ont fait les pays industrialisés.
Des solutions concrètes et immédiates
Toujours pragmatique, Georges Barcola a également mis en avant des pistes opérationnelles. Il appelle à la restructuration des dettes existantes, par des mécanismes tels que la titrisation, le reprofilage ou encore les partenariats public-privé.
« Certaines dettes sont devenues toxiques. Si nous ne changeons pas de méthode, nous resterons prisonniers d’un cycle infernal », a-t-il averti.
Il propose également la création d’un cadre continental pour une gestion stratégique de l’endettement, porté par l’Union africaine. Enfin, il milite pour l’innovation en matière de financement, afin que l’Afrique ne soit plus contrainte de choisir entre développement et soutenabilité de sa dette.
Un leadership engagé pour l’avenir
Avec son franc-parler, sa vision claire et son engagement constant, Georges Barcola s’impose comme l’un des artisans d’un nouveau paradigme économique africain. La Conférence de Lomé lui a donné une tribune, il en a fait un levier pour porter un message fort : l’Afrique ne veut plus subir sa dette. Elle veut en faire un outil de développement, aux conditions qu’elle aura elle-même contribué à définir.
Alors que le Président Faure Gnassingbé est chargé de porter cette dynamique au niveau continental et international, le rôle de Georges Barcola s’annonce déterminant dans la mise en œuvre technique et politique des réformes à venir. La bataille pour une dette soutenable, juste et stratégique ne fait que commencer.