À l’occasion du 65ᵉ anniversaire de son accession à la souveraineté internationale, le Togo a honoré, samedi 26 avril 2025, les figures emblématiques de sa lutte pour l’indépendance à travers une grande conférence scientifique à Lomé réunissant membres du gouvernement, responsables d’institutions, personnalités politiques, culturelles et universitaires.
Organisée sous le signe du souvenir et de l’unité nationale, cette rencontre solennelle a permis de raviver la mémoire collective et de saluer la bravoure des femmes et des hommes qui ont, parfois au prix de leur vie, jeté les bases de la nation togolaise.
« En acceptant de vous soustraire de vos occupations quotidiennes pour être témoins de cette conférence, vous contribuez à saluer avec déférence la mémoire de ces figures historiques dont les actions ont permis aux Togolais de recouvrer leur dignité après des décennies d’humiliation et d’exploitation éhontées », a déclaré Kossivi Agbogan, Préfet du Golfe, lors de l’ouverture.
Structurée en trois grandes articulations, la conférence a mis en lumière 42 figures majeures de la lutte pour l’indépendance : 21 issues du courant nationaliste, 16 du courant progressiste et 5 provenant des milieux culturels, religieux et traditionnels. Parmi les plus illustres : Sylvanus Olympio, père de l’indépendance et premier président du Togo, et Nicolas Grunitzky, son successeur.
Le professeur Kodjona Kadanga, coordonnateur scientifique de l’événement, est revenu sur les dynamiques politiques ayant animé cette période charnière de l’histoire togolaise : « Si aucun des deux grands courants, nationaliste ou progressiste, ne s’opposait à l’idée d’indépendance, ils divergeaient cependant sur la méthode : immédiate pour les premiers, progressive pour les seconds. »
Ainsi, le Comité de l’Unité Togolaise (CUT) de Sylvanus Olympio et la JUVENTO incarnaient une volonté de rupture nette avec l’administration coloniale, tandis que le Parti Togolais du Progrès (PTP) de Grunitzky et l’Union des Chefs et des Populations du Nord (UCPN) prônaient une transition plus mesurée.
Entre 1946 et 1960, la vie politique du Togo a été marquée par cette rivalité idéologique, fondée sur un objectif commun : conduire le pays vers la liberté et l’émancipation.
Au-delà de la célébration historique, cet hommage vise à transmettre aux jeunes générations les valeurs de courage, d’abnégation et de résilience portées par ces pionniers. L’organisation a par ailleurs indiqué que la liste des figures honorées sera enrichie au fil des recherches historiques.
« Ces héros constituent notre patrimoine national. Leur engagement doit inspirer notre marche actuelle vers un Togo plus juste, plus démocratique et plus prospère », a insisté le professeur Kadanga.
À l’aube d’une nouvelle étape de son développement, le Togo entend s’appuyer sur les fondements de son histoire pour relever les défis contemporains. Ce 65ᵉ anniversaire aura ainsi consolidé l’unité nationale autour d’une mémoire commune et renouvelé l’ambition d’un avenir meilleur.