Depuis plusieurs années, le Togo a été largement dépendant des importations pour satisfaire sa demande en produits halieutiques. Cependant, dans une volonté de renforcer son autosuffisance, le pays a intensifié ses efforts pour développer sa production locale. Grâce à des mesures incitatives, des infrastructures modernes et un soutien accru aux acteurs du secteur, le gouvernement togolais se donne pour objectif de réduire sa dépendance aux importations tout en assurant une sécurité alimentaire pour ses citoyens.
Le Togo bénéficie d’une façade maritime s’étendant sur plusieurs kilomètres ainsi que de nombreux plans d’eau intérieurs, qui représentent un potentiel halieutique considérable. Cependant, cette richesse n’a pas été pleinement exploitée, et la production locale de poisson a longtemps été marginale, ne couvrant qu’une fraction de la demande nationale. Cette insuffisance a contraint le pays à importer des milliers de tonnes de poisson chaque année, affectant ainsi négativement la balance commerciale.
Une politique ambitieuse pour stimuler la production halieutique
Face à ce défi, l’État togolais a mis en place une politique ambitieuse visant à stimuler la production halieutique nationale. Cette initiative a pour double objectif de réduire la dépendance aux importations et d’améliorer la sécurité alimentaire, puisque le poisson constitue une source essentielle de protéines pour une grande partie de la population.
Dans cette optique, plusieurs mesures ont été mises en œuvre pour dynamiser la filière halieutique, avec un soutien particulier à l’aquaculture. Le gouvernement encourage ainsi la pisciculture à travers des formations techniques, des financements accessibles et la mise à disposition d’alevins de qualité. Ces efforts ont permis une augmentation significative de la production piscicole, passant de 730 tonnes en 2020 à 1 568 tonnes en 2023. La mise en place d’infrastructures modernes, telles que le port de pêche de Gbétsogbé, permet également de renforcer la production nationale et de faciliter la conservation des produits halieutiques, réduisant ainsi les pertes post-récolte.
Des investissements et un soutien ciblé pour les communautés de pêcheurs
Le gouvernement togolais n’a pas seulement investi dans les infrastructures; il a aussi ciblé les besoins spécifiques des communautés vivant de la pêche. Un exemple en est le soutien apporté aux pêcheurs du lac Nangbéto, un site stratégique pour la production de poissons au Togo. Des subventions pour des équipements modernes, tels que des moteurs hors-bord, des filets de pêche adaptés et des chambres froides, ont été attribuées afin d’améliorer la productivité des pêcheurs et de réduire les pertes liées à la conservation des produits.
En outre, une attention particulière a été portée à la gestion durable des ressources halieutiques. La surexploitation et la pêche illicite, qui menaçaient les stocks de poissons, ont diminué grâce à l’instauration de nouvelles réglementations, notamment des périodes de repos biologique et des contrôles renforcés sur les engins de pêche.
Un besoin national en pleine croissance
Le besoin national en produits halieutiques est en constante augmentation. Selon la norme de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), chaque personne devrait consommer au moins 13 kg de produits halieutiques par an. À partir de cette base, la demande totale de produits halieutiques pour la période 2025-2027 est estimée à 3,5 mille tonnes.
Pour répondre à ce besoin, le Togo a investi dans des équipements et des technologies novatrices, comme l’installation de cages flottantes pour l’aquaculture et l’acquisition d’intrants nécessaires à la pisciculture. Ces investissements ont contribué à une forte croissance de la production nationale, notamment avec l’essor de la pisciculture en cages flottantes à Nangbéto, un pôle d’accompagnement pour la formation des jeunes diplômés de l’Ifad-Aquaculture.
Des initiatives pour encourager la production locale
Une autre mesure significative prise par le gouvernement est l’interdiction d’importer du tilapia, une espèce prisée par la population togolaise. Cette décision a eu un impact direct sur la production locale, en incitant davantage les pisciculteurs togolais à répondre à la demande nationale.
Le Togo a également créé des structures comme l’Ifad-Aquaculture à Elavagnon, qui forme des techniciens aquacoles, et a mis en place un pôle d’accompagnement piscicole en cages flottantes à Nangbéto, visant à insérer les jeunes dans le secteur de l’aquaculture tout en favorisant l’acquisition d’expérience.
Un avenir prometteur pour la filière halieutique togolaise
Avec ces efforts soutenus, le Togo se positionne sur la voie de l’autosuffisance en produits halieutiques, en réduisant sa dépendance aux importations et en créant des opportunités économiques durables pour ses citoyens. Les investissements dans l’aquaculture, l’amélioration des infrastructures et le soutien aux communautés de pêcheurs ouvrent un avenir prometteur pour la filière halieutique du pays, avec l’ambition de garantir la sécurité alimentaire et de renforcer la souveraineté économique du Togo.