Le gouvernement togolais a annoncé, mardi 19 novembre, qu’un délai d’un an est accordé aux occupants illégaux des propriétés et domaines de l’État, appelées « réserves administratives », pour les libérer. Cette mesure a été rendue publique à travers un communiqué conjoint des ministères de l’administration territoriale, de l’économie, et de la réforme foncière.
Cette décision fait suite à une opération pilote de recensement des réserves administratives menée entre le 24 septembre et le 14 octobre 2024 dans le District autonome du Grand Lomé (DAGL). L’enquête, qui a couvert les 13 communes des préfectures du Golfe et d’Agoè-Nyivé, a mis en lumière un phénomène préoccupant. Plus de 68 % des réserves administratives sont actuellement occupées illégalement.
Les autorités togolaises déplorent que cette occupation illégale entrave la mise en œuvre de projets d’envergure nécessaires pour le développement du pays. Parmi les projets bloqués figurent la construction d’infrastructures socio-collectives telles que les marchés, écoles, hôpitaux, complexes sportifs et culturels, ainsi que des places publiques. Ces réserves sont en effet destinées à servir d’emprise pour les services publics et installations d’intérêt général.
Les ministres en charge ont rappelé que les terrains réservés par l’État sont vitaux pour le bien-être collectif et qu’il est impératif de libérer ces espaces pour permettre la réalisation de projets d’infrastructure indispensables au développement national.
Dans le même communiqué, le gouvernement a lancé un appel à la vigilance à l’adresse des citoyens souhaitant acquérir des terrains. Il leur est fortement conseillé de vérifier, auprès des autorités compétentes telles que les services de l’Urbanisme, du Cadastre, des Domaines, ou de l’Aménagement agricole, que les terrains qu’ils souhaitent acheter ne sont pas des réserves administratives. En effet, plusieurs transactions foncières illégales ont été observées, où des terrains appartenant à l’État ont été vendus à des particuliers sans scrupules.
Le gouvernement a également rappelé aux populations, notamment les collectivités familiales propriétaires de domaines fonciers, l’importance de respecter les dispositions légales concernant les superficies à lotir à l’État. Cette démarche vise à éviter tout conflit foncier et à garantir que les terrains soient utilisés conformément aux besoins publics.
Enfin, le recensement des réserves administratives se poursuivra dans les autres régions du pays. Cette initiative devrait permettre de dresser un état des lieux complet des terrains occupés illégalement et de mettre en place des solutions pérennes pour libérer ces espaces au service de la collectivité.
Cette décision gouvernementale vise à renforcer la gestion foncière du pays et à garantir que les terres publiques soient utilisées de manière appropriée pour le bien-être général des Togolais.