La Fédération Togolaise de Rugby (FTR) s’apprête à tenir des élections fédérales le 2 novembre prochain. Cette assemblee générale qui va réunir tous les clubs affiliés permettra à l’institution de renouveler ses instances et de définir des lignes directives.
A quelques jours de ce rendez-vous, le président sortant de la FTR, Ludovic BEDINADE, livre le bilan des deux dernières années d’activités. Réalisations, difficultés, défis et perspectives, toute l’actualité du rugby togolais offert à travers cet entretien avec le premier responsable de la FTR.
- Bonjour monsieur le Président, vous venez de boucler une fois encore deux années à la tête de la FTR, que peut-on retenir de ce mandat?
Ludovic BEDINADE: je vous remercie pour votre disponibilité et votre accompagnement surtout pour la visibilité et le développement du rugby. Le bilan de nos activités au cours de ce mandat est plutôt encourageant. Durant les dernières années, nous avons chaque saison organisé les différentes compétitions de manière régulière. Que ce soit le tournoi national de rugby à 7 ou le championnat national de rugby à 15, nous avons pu les tenir de manière soutenue, malgré l’insuffisance des moyens du sud jusque dans le septentrion. Cela a suscité beaucoup d’émulations au sein des clubs et a ravivé une flamme au sein de la famille rugby.
La promotion du rugby scolaire, du rugby féminin et de l’environnement a aussi marqué nos actions durant ce mandat.
Nous avons également organisé plusieurs formations et renforcements de capacités des différents acteurs, avec la collaboration de nos instances de tutelle, tels le CNO-TOGO, Rugby Afrique et World Rugby.
Les encadreurs, les cadres féminins, les commissaires au match, les arbitres, les formateurs sans oublier les joueurs de nos différentes équipes nationales (féminine et masculine) ont pu bénéficier de ces diverses formations, tenues en diverses localités sur le continent (Cameroun, Bénin, Tunisie, Togo,…) par des experts de haut niveau du rugby africain et mondial, à l’instar de Gabriel BRONSON, Mostapha Jelti,…
Grâce à nos efforts, le Togo compte des acteurs dans le bassin des arbitres accrédités Rugby Afrique, un formateur des formateurs, un commissaire au match, sans compter que la formation se poursuit pour bien d’autres.
Au delà, nous avons œuvré à une meilleure structuration de la fédération, qui dispose depuis d’un nouveau siège digne de ce nom, des différentes commissions pour une meilleure organisation des activités et du secteur.
- Quelles ont été les grandes difficultés que vous avez rencontré durant cet exercice ?
Ludovic BEDINADE: je ne parlerai pas de difficultés mais de challenge ou de défis qu’on essaie de relever au quotidien. Notre discipline est un sport de challenge. Le premier couac dont nous souffrons est l’insuffisance de moyens financiers.
L’argent est le nerf de la guerre et vous ne l’ignorez sans aucun doute. De notre capacité à en mobiliser autant que possible, dépend substantiellement la réussite de notre vision. Avec les subventions étatiques et les contributions des instances régionales, sans oublier les partenaires, nous n’arrivons pratiquement pas à grand chose, aussi nous arrachons-nous à œuvrer à la diversification des partenariats, à l’innovation de l’offre partenariale ainsi qu’à un constant plaidoyer pour soutenir l’action rugby.
A côté de cela, la logistique fait un peu défaut aussi. Notre idée est d’avoir un stade propre à la pratique ici à Lomé et un autre dans le septentrion, afin d’offrir aux acteurs les meilleures conditions de pratique.
Nous nous acharnons en outre à accompagner les clubs pour des besoins d’équipements, de matériels, afin de les doter des moyens optimaux. Notre idée à terme est de transcender toutes ces difficultés, avec des solutions novatrices, inspirantes et surtout attrayantes afin d’amener plus de bailleurs, d’amoureux et de passionnés vers le ballon ovale. Nous sommes néanmoins sur la bonne voie.
- Que diriez-vous de la relation entre la FTR et le ministère de tutelle d’une part, et le CNO-TOGO d’autre part ?
Ludovic BEDINADE : merci pour la question, c’est une occasion franche à saisir pour saluer les différents efforts du ministère, ainsi que du CNO-Togo qui sont certes des institutions tutélaires, mais nous accompagnent sur bien de plans. Avec nos ambitions actuelles, nous aimerions que cet accompagnement soit plus soutenu. Cela doit passer par une assistance financière plus conséquente et des appuis technique et logistique de qualité, ce dont nous ne doutons guère.
- En terme de perspective, êtes vous candidat à votre propre succession à l’assemblée générale du 2 novembre prochain? Si oui quelles sont les raisons qui peuvent militer à votre réélection ?
Ludovic BEDINADE: notre équipe est en mission. Une partie de cette tâche, que constituent les acquis actuels ne suffisent pas. Il nous faut aller au bout mais cela passera par le verdict de l’assemblée. L’ensemble des acteurs est d’accord aujourd’hui que nous tenons le rugby togolais par les bons bouts. C’est fort de cela que nous sollicitons une fois de plus leur adhésion afin d’achever le chantier entamé.
L’espoir est permis avec les grandes enjambées faites depuis peu pour être affilié à World Rugby. Cela est synonyme de plus de projets de développement, de subventions,d’assistances technique et logistique, ce dont nous avons besoin pour progresser.
Par ailleurs, notre vision de renforcer la base pour tenir à l’échelle du haut porte des fruits qu’il faut soutenir. A travers la promotion du rugby scolaire et féminin, nous engageons les jeunes à l’excellence, l’une des priorités de nos plus hautes autorités afin de construire un meilleur Togo demain. C’est une partition que notre institution se doit de jouer et nous y croyons vraiment. Nous voulons aussi quitter le niveau amateur pour le semi-professionnel et nous pensons qu’avec nos divers projets actuels, nous sommes sur la voie.
- Votre mot de fin?
Ludovic BEDINADE: merci pour ce riche entretien qui nous a permis de faire une partielle immersion au coeur de tout ce qui se fait à la FTR. Permettez-nous d’appeler à la synergie d’actions pour le développement du rugby togolais. Notre appel va à nos instances de tutelle tant sur le plan national qu’international. Notre vœu est de voir cette discipline éclore véritablement au Togo. Sans répit nous atteindrons ce résultat et pour ce faire, nous avons besoin d’unité et de la volonté de tous les acteurs. Merci
Com FTR