Le 9ᵉ Congrès panafricain s’est ouvert lundi 8 décembre 2025 à Lomé, sous le thème : « Renouveau du panafricanisme et rôle de l’Afrique dans la réforme des institutions multilatérales : mobiliser les ressources et se réinventer pour agir ». Jusqu’au 12 décembre, chefs d’État, intellectuels, acteurs de la société civile, organisations panafricanistes et délégations venues de la diaspora se réunissent dans la capitale togolaise pour tracer les contours d’une nouvelle dynamique africaine.

Initiée par le Togo et validée par l’Union africaine en février 2025, ce congrès place au cœur de ses travaux une ambition majeure, celle de produire une feuille de route concrète pour consolider l’unité africaine, renforcer la voix du continent sur la scène internationale, promouvoir une gouvernance inclusive et souveraine, et contribuer à la construction d’un ordre mondial plus juste et équitable.

« Faire de Lomé le lieu où l’Afrique s’unit pour agir »

Lors de l’ouverture officielle, Faure Essozimna Gnassingbé, Président du Conseil de la République togolaise, a lancé un vibrant appel à l’Afrique et à sa diaspora, évoquant un « tournant historique ».

« Nous n’avons pas besoin d’être sauvés, nous avons besoin d’être écoutés », a-t-il déclaré, exhortant les participants à saisir l’opportunité de ce rendez-vous pour faire de Lomé « le lieu où l’Afrique s’unit pour agir ». 

Son discours, fortement axé sur l’urgence de repenser les rapports de force mondiaux, a posé les bases d’un congrès ambitieux, tourné vers la souveraineté, la dignité et l’action collective.

Le retour symbolique de la Colombie, pays invité d’honneur

Moment particulièrement marquant de la cérémonie, l’intervention de Mme Francia Elena Márquez Mina, vice-présidente de la Colombie et figure emblématique des luttes sociales, environnementales et afro-descendantes.

Dans un discours de portée historique, elle a rappelé le lien profond entre la Colombie et le continent africain, un lien forgé dans la douleur de la traite négrière.

« Mes ancêtres, hommes et femmes, sont partis de ce territoire en condition d’esclavage, et aujourd’hui je reviens comme la première femme vice-présidente de la République de Colombie », a-t-elle souligné.

Elle a ajouté, « Aujourd’hui nous occupons l’État, aujourd’hui nous occupons le pouvoir politique pour transformer des années d’injustice, d’inégalité raciale, des années d’oppression et d’exclusion. »

Son message accueilli par une ovation prolongée, a résonné comme un appel puissant à la solidarité transatlantique et à la reconnaissance des luttes menées par les peuples afro-descendants.

Un congrès décisif pour redéfinir le panafricanisme contemporain

Au-delà des symboles, le 9ᵉ Congrès panafricain de Lomé se veut un moment décisif pour impulser un nouveau souffle au panafricanisme. 

Dans un contexte mondial en profonde mutation, reconfiguration des pouvoirs, crises climatiques, enjeux de sécurité, transformations économiques, l’Afrique entend affirmer davantage son rôle, ses ambitions et ses responsabilités.

Les débats porteront notamment sur la réforme des institutions multilatérales, la souveraineté économique, la mobilisation des ressources internes, le rôle de la jeunesse et de la diaspora, ou encore les stratégies d’unité politique continentale.

À Lomé, l’heure est donc à la redéfinition d’un projet africain global, articulé autour de valeurs communes et d’objectifs mesurables. Un projet qui se nourrit à la fois des aspirations des peuples du continent et de celles de la diaspora, plus que jamais mobilisée.

Le 9ᵉ Congrès panafricain est une étape majeure pour refonder le panafricanisme du XXIᵉ siècle, un panafricanisme inclusif, stratégique et résolument tourné vers l’action.

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