Le Togo connaît une montée fulgurante de la demande en électricité, conséquence directe de l’urbanisation accélérée, du développement économique et de l’électrification progressive des zones rurales. Cette évolution, bien que porteuse d’espoir pour un meilleur accès à l’énergie, met à rude épreuve un secteur confronté à de nombreuses contraintes.

Aujourd’hui, une partie de l’électricité distribuée au Togo est importée depuis le Ghana et le Nigeria, tandis qu’une autre est produite localement, principalement à partir de gaz naturel et de combustibles liquides. Cette double dépendance expose le pays aux fluctuations des marchés énergétiques et aux aléas géopolitiques, comme l’a récemment illustré la crise régionale de pénurie de gaz.

Objectif 2030 : souveraineté énergétique et accès universel

Face à ces défis, l’État togolais a opté pour une stratégie ambitieuse fondée sur deux piliers, garantir la souveraineté énergétique et assurer l’accès universel à l’électricité d’ici 2030. Pour concrétiser cette vision, plusieurs projets structurants ont été lancés ou accélérés. On peut citer entre autres, la centrale à turbine à gaz de Kekeli ; les centrales solaires de Blitta, Dapaong et Sokodé; l’extension et la modernisation du réseau de transport et de distribution; l’intensification de l’électrification rurale.

Ces efforts s’inscrivent dans une logique de transition énergétique, conciliant besoins croissants et impératifs de durabilité.

Un déséquilibre financier préoccupant

Mais cette dynamique se heurte à une équation économique complexe. Malgré la hausse constante des coûts de production et d’importation de l’électricité accentuée par l’inflation et la flambée des prix des combustibles, le tarif appliqué aux ménages est resté inchangé depuis 2010. Le kilowattheure est toujours facturé à 102 FCFA, un prix bien en deçà des coûts réels du service.

Ce gel tarifaire, bien qu’avantageux pour les consommateurs, creuse les déficits du secteur énergétique, mettant en péril sa viabilité à long terme.

Une intervention décisive de l’État

Lors de la crise énergétique de 2024, l’État togolais a réagi avec fermeté pour éviter une paralysie. Il a mobilisé 31 milliards de FCFA pour soutenir la continuité du service électrique, préserver la stabilité sociale et économique, et amortir l’impact du déficit énergétique.

Cette intervention témoigne de la volonté politique de faire de l’accès à l’électricité un levier de développement et d’équité sociale. Toutefois, pour que cette ambition se concrétise, des décisions courageuses devront être prises, notamment en matière de tarification, de diversification énergétique et de gouvernance du secteur.

Vers un futur énergétique plus résilient

Le chemin vers un accès universel à l’électricité au Togo reste semé d’embûches. Mais les fondations d’un système énergétique plus fiable, plus équitable et plus durable sont posées. La mobilisation de tous, institutions, partenaires techniques et financiers, citoyens, sera essentielle pour atteindre l’objectif 2030.

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