Dans le cadre de sa mission de promotion et de protection des droits humains, la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) du Togo, en collaboration avec la Mairie d’Agoè-Nyivé 1, a organisé mercredi 04 juin 2025 dans la commune d’Agoè-Nyivé 1, un atelier de sensibilisation et de vulgarisation de l’arrêté interministériel portant réglementation de l’émission de bruit en République Togolaise.

Cette rencontre qui a regroupé les acteurs locaux a permis de faire connaître davantage les dispositions légales encadrant les nuisances sonores et inciter à leur respect pour garantir un environnement sain et paisible à tous les citoyens.

Deux communications majeures ont marqué cette rencontre, « La réglementation du bruit au Togo et la procédure administrative de gestion du contentieux lié aux nuisances sonores », et « Les impacts des nuisances sonores sur la santé publique, l’environnement et la cohésion sociale ».

  • Le droit au silence, un droit humain fondamental

Dans son allocution, le président de la CNDH, Kwao Ohini Sanvee, a insisté sur la nécessité de considérer le bruit comme une question de droit. « Trop souvent banalisé, le bruit est en réalité une pollution qui porte atteinte à des droits fondamentaux à savoir, le droit à la santé, à la tranquillité et à un environnement sain », a-t-il affirmé.

La CNDH entend ainsi vulgariser l’arrêté interministériel n°0138/MATDCC/MERF/MSHP/MSPC, qui fixe les seuils de bruit à ne pas dépasser selon les circonstances. Ce texte, encore méconnu de nombreux citoyens, établit les normes sonores applicables dans les différents contextes de la vie sociale, économique et religieuse.

Pour la CNDH, cette action de vulgarisation est d’autant plus importante qu’elle contribue à renforcer la culture des droits humains au sein de la population. Elle rappelle que le droit au calme et au repos chez soi ne relève pas du luxe, mais d’un droit garanti par les textes nationaux et les conventions internationales ratifiées par le Togo.

  • Sensibiliser pour prévenir les risques sanitaires et environnementaux

La vulgarisation du texte réglementaire a également permis de souligner les conséquences des nuisances sonores sur la santé publique et l’environnement.

Selon Adanlete-Adjanoh Kankoé Antoine, chargé de communication à la Direction de l’Hygiène et de l’Assainissement de Base, le bruit au-delà de 70 décibels devient nocif, et à partir de 85 décibels, il cause des dommages irréversibles à l’ouïe.

Il alerte également sur les répercussions sur la faune, désorientation des oiseaux, perturbation des abeilles essentielles à la pollinisation, et troubles chez les animaux marins. Chez l’humain, les impacts vont du stress et des troubles du sommeil à l’hypertension artérielle et aux difficultés de concentration, notamment chez les enfants.

Pour cela, il faut limiter l’exposition au bruit à huit heures par jour pour les niveaux modérés, respecter les normes de 70 décibels en journée et de 55 décibels pendant la nuit. 

Pour les professionnels, prendre des dispositifs de protection, comme les casques pour les menuisiers.

  • Un appel à la conscience collective

Pour la CNDH, cette campagne de vulgarisation est une étape essentielle dans la lutte contre les nuisances sonores. « Il est temps que la société togolaise intègre la question du bruit dans les réflexions sur les droits humains et les modes de vie. Le respect des normes sonores n’est pas une option, mais une obligation légale et éthique », a conclu Kwao Ohini Sanvee.

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