L’Alliance Nationale des Consommateurs et de l’Environnement (ANCE-Togo), avec le soutien financier du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), a organisé ce jeudi un atelier de renforcement des capacités des Organisations de la Société Civile (OSC) sur les flux financiers illicites (FFI).

Cette rencontre, tenue à Lomé, a réuni une quinzaine d’organisations togolaises engagées dans la promotion de la bonne gouvernance et de la transparence financière. L’objectif principal de l’initiative est de soutenir les actions de plaidoyer pour l’adoption et l’opérationnalisation de l’avant-projet de loi portant création de l’organe de recouvrement des avoirs au Togo.

Selon les données partagées au cours de l’atelier, l’Afrique a perdu plus de 1000 milliards de dollars en FFI au cours des 50 dernières années, soit l’équivalent de l’ensemble de l’aide publique au développement reçue par le continent durant la même période. Le phénomène reste préoccupant avec des pertes annuelles estimées à plus de 50 milliards de dollars, d’après l’Union Africaine.

Le président de l’ANCE-Togo, Ebeh Kodjo Fabrice, a rappelé que rien qu’entre 2001 et 2010, l’Afrique a vu s’échapper 407 milliards de dollars en raison de la falsification des prix dans les transactions commerciales, selon un rapport de la Commission Économique pour l’Afrique.

« Ces flux illicites freinent la transformation structurelle, la croissance économique et le développement durable. Ils érodent l’assiette fiscale et découragent les investissements », a-t-il souligné.

Les conséquences de ces pratiques sont lourdes : selon la CNUCED, les pays africains fortement touchés par les FFI dépensent en moyenne 25 % de moins pour la santé et 58 % de moins pour l’éducation.

Pour faire face à ce fléau, le gouvernement togolais a déjà mis en place la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF-TOGO) et adopté plusieurs textes juridiques. Toutefois, des lacunes demeurent. Le GIABA recommande vivement la création et l’opérationnalisation d’un organe de recouvrement des avoirs.

« Tant que les criminels peuvent conserver les avoirs issus de leurs activités, ils continueront à prospérer », a ajouté M. Ebeh.

Les participants à l’atelier ont ainsi été formés sur le cadre juridique national des FFI, le rôle crucial d’un organe de recouvrement des avoirs, et les impacts des flux illicites sur le développement économique du continent.

Pour Alassani Arsou DJABATE, juriste et gestionnaire de projets, « la création de cet organe permettra de récupérer des ressources importantes, de réduire la dépendance à la dette extérieure et de renforcer la souveraineté financière du Togo ».

Cette session de formation fait suite à celle dédiée aux journalistes la semaine précédente. Elle s’inscrit dans une dynamique régionale de lutte contre les flux financiers illicites, avec pour ambition de garantir que les ressources de l’Afrique bénéficient véritablement à ses populations.

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