
- Kodjo Fo-doh Laba, tu as marqué l’histoire en devenant le premier joueur togolais à participer à la Coupe du Monde des Clubs. Quel a été ton ressenti après ce moment historique ?
Kodjo Fo-Doh Laba : Franchement, je n’ai pas tout de suite réalisé l’ampleur de ce que je venais d’accomplir. Ce n’est qu’après le match, en voyant les réactions sur les réseaux sociaux, les messages de mes amis, de mes proches, de ma famille, que j’ai compris que c’était quelque chose de vraiment grandiose. À ce moment-là, j’ai ressenti une fierté immense. Fier de moi, de ma famille, et surtout du soutien de tous ceux qui me suivent. Je profite d’ailleurs de cette occasion pour les remercier chaleureusement.
- En plus de ta participation, tu as été élu Homme du Match et tu as marqué un but. Un moment fort…
Kodjo Fo-doh Laba : Oui, vraiment. Marquer lors de cette compétition et recevoir ce trophée d’homme du match, c’est incroyable. Et quand j’ai vu que dans une publication de la FIFA, il était mentionné que les 32 clubs avaient tous marqué, je me suis dit que j’avais contribué à cela. C’est une fierté personnelle, mais aussi une fierté nationale. Je rends grâce à Dieu, car ce sont des moments qui marquent une carrière.
- Tu devais participer à ce tournoi avec un autre Togolais, mais les choses ne se sont pas passées comme prévu…
Kodjo Fo-doh Laba : Oui, au départ, nous devions être deux représentants togolais. Malheureusement, Roger Aholou, de l’Espérance de Tunis, s’est blessé à la dernière minute. Cela m’a rendu triste, j’étais nerveux, mais bon, c’est la vie. J’ai tout donné pour représenter dignement notre pays. Et quand j’ai eu l’occasion, je lui ai fait un clin d’œil pour lui souhaiter un prompt rétablissement. Je suis sûr qu’il reviendra encore plus fort.
- Et toi-même, tu n’étais pas totalement en forme pour ce match…
Kodjo Fo-doh Laba : Exact. J’étais blessé, je n’étais pas à 100 %. J’ai même pensé déclarer forfait. Mais après avoir écouté certains discours, je me suis dit : «Lève-toi, tu es un guerrier. Ce match peut changer des choses.» Et je me suis battu. Grâce aux soins et à la confiance du coach, j’ai pu jouer. Mes coéquipiers ont salué ma bravoure et mon sacrifice. C’était un match de type «play and die». Dieu merci, j’ai été récompensé.
- Tu es aussi le capitaine d’Al-Aïn. Une responsabilité importante.
Kodjo Fo-doh Laba : Oui, c’est vrai. Je ne m’attendais pas à porter le brassard, même si j’étais l’un des plus anciens du groupe, après notre ancien gardien. Quand il est devenu la doublure d’un nouveau gardien, le brassard m’a été confié naturellement. C’est une grande responsabilité et une belle expérience.
Bilan de la saison 2024-2025
- Comment analyses-tu ta saison avec Al-Aïn ?
Kodjo Fo-doh Laba : Je ne suis pas entièrement satisfait. Les retours sont positifs, mais pour moi, le plus important, ce sont les titres collectifs. Malheureusement, cette saison, nous avons participé à six compétitions, et nous n’en avons remporté aucune. C’est une déception.
- Tu restes néanmoins meilleur buteur du club
Kodjo Fo-doh Laba : Oui, c’est vrai. C’est un point de satisfaction personnelle. Quatre fois meilleur buteur en six ans, ce n’est pas rien. Je suis fier de cette régularité. Mais je le dis toujours, je préfère gagner des trophées collectifs. On a essayé de redorer notre image grâce à la Coupe du Monde des Clubs, et je pense que c’était une bonne opportunité.
- Tu arrives en fin de contrat. Où en es-tu ?
Kodjo Fo-doh Laba : Il me reste un an de contrat avec Al-Aïn. En football, tout peut arriver à tout moment. Pour l’instant, je suis toujours un joueur du club. Il y a des discussions en cours pour un renouvellement. Comme chaque année, plusieurs clubs s’intéressent à moi, mais rien n’est encore décidé. Le club aussi a son mot à dire. On verra ce qui est le mieux pour moi… et pour Al-Aïn.
- Tu es aussi le meilleur buteur étranger de l’histoire du club
Kodjo Fo-doh Laba : Bien sûr. C’est une grande fierté. Avant de signer ici, j’avais discuté avec Asamoah Gyan, qui avait évolué au club. Il m’a donné des conseils précieux. On est toujours en contact, et il continue de me féliciter et de m’encourager. Je continue ce qu’il avait commencé ici, et je suis heureux de faire briller le Togo à travers mes performances.
Un moment symbolique
- Tu as dédié ton trophée d’Homme du Match à une personne en particulier ?
Kodjo Fo-doh Laba : Oui, à ma maman. C’est elle la reine. Et aussi à tout le peuple togolais, en particulier ceux qui résident aux États-Unis, qui m’ont énormément soutenu. D’ailleurs, après mon but, j’ai célébré avec une danse Agbadja, en hommage à mes origines. C’était ma façon de dire au monde d’où je viens. Une vraie fierté.
- Un mot pour conclure ?
Kodjo Fo-doh Laba : Merci à tous pour le soutien. Je suis en vacances avec ma famille, mais même là, je continue de m’entraîner chaque jour pour rester en forme. Le travail continue, et je compte bien continuer à porter haut les couleurs du Togo.
À noter : Kodjo Fo-Doh Laba a été élu Homme du Match lors de la rencontre face au Wydad Athletic Club pendant la Coupe du Monde des Clubs 2025, organisée aux États-Unis.