La capitale togolaise sera du 12 au 14 mai 2025, l’épicentre des discussions sur la viabilité de la dette en Afrique, à l’occasion d’une conférence de haut niveau organisée par la Commission de l’Union africaine (CUA). Placée sous le thème « Programme de gestion de la dette publique de l’Afrique : restaurer et préserver la viabilité de la dette », cette rencontre réunira des décideurs africains et des partenaires financiers internationaux pour aborder l’un des défis économiques majeurs du continent.
À la veille de cet événement, les préoccupations sur l’endettement croissant de l’Afrique se multiplient. Selon la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), le ratio dette/PIB du continent, qui atteignait déjà 62,5 % fin 2022, restera supérieur à son niveau pré-pandémique en 2024 et 2025. « C’est énorme », a souligné Adam Elhiraika, directeur de la division de la macroéconomie et de la gouvernance à la CEA, lors d’une récente conférence à Victoria Falls, au Zimbabwe.
M. Elhiraika a appelé à une collaboration renforcée entre les pays africains et les bailleurs de fonds internationaux, notant que huit pays sont déjà en situation de surendettement et treize autres risquent de l’être si des mesures concrètes ne sont pas prises. Cette situation alarmante nécessite des stratégies urgentes pour restaurer la soutenabilité de la dette, tout en maintenant les efforts de développement.
Le ministre zimbabwéen des Finances, Mthuli Ncube, également présent à la conférence de Victoria Falls, a plaidé pour une refonte du système financier mondial. Il a insisté sur la nécessité de rendre l’accès au financement plus abordable et plus simple pour les pays africains, confrontés à la fois à une dette croissante, aux effets du changement climatique et à une inflation persistante. « Le Cadre du G20 sur le traitement de la dette et les mécanismes de financement climatique doivent être revus », a-t-il martelé.
Des pays comme le Zimbabwe, la Zambie, le Ghana ou encore l’Éthiopie illustrent la gravité de la crise. Le Zimbabwe, exclu des circuits financiers internationaux depuis plus de deux décennies à cause de défauts de paiement, peine encore à retrouver l’accès aux crédits internationaux.
Dans ce contexte, la conférence de Lomé représente une opportunité pour repenser la gestion de la dette africaine et mobiliser un soutien international plus adapté aux réalités du continent. Les discussions pourraient également déboucher sur des propositions concrètes à soumettre aux instances financières mondiales.
L’Afrique est à un tournant; la nécessité d’un système financier plus juste et plus inclusif ne peut plus attendre.