Le président béninois Patrice Talon a, une nouvelle fois, laissé entrevoir avec clarté la fin prochaine de son parcours à la tête de l’État. C’était vendredi 13 juin 2024, lors du séminaire consacré à l’évaluation de la réforme de la décentralisation, un chantier majeur de son mandat. Dans une déclaration aux accents solennels, le chef de l’État a glissé une phrase lourde de sens, « Mesdames et messieurs, je crois que je n’aurai plus l’occasion d’avoir une telle rencontre avant de passer la main. »

Ces mots, prononcés devant un parterre d’acteurs politiques et institutionnels, confirment l’engagement de Patrice Talon à ne pas briguer un troisième mandat en 2026, conformément à la Constitution béninoise et à ses engagements antérieurs.

Dans la suite de son intervention, le président a exprimé sa foi en l’avenir du Bénin. « Je voudrais que mes propos soient perçus dans leur sincérité, dans leur solennité pour dire combien je crois au destin du Bénin. Je crois en notre capacité de développement, en notre capacité de création de richesse. Et je n’ai qu’une prière, vivre un peu longtemps pour constater cela de mes yeux, de mes propres yeux. »

Depuis plusieurs mois, des rumeurs circulaient sur une possible prolongation de son pouvoir au-delà de 2026. Mais cette déclaration vient mettre un terme aux spéculations. Talon semble bien déterminé à respecter la parole donnée, faire deux mandats, pas un de plus.

Arrivé au pouvoir en 2016, Patrice Talon a engagé de vastes réformes dans les domaines de l’économie, de la gouvernance et de la décentralisation. S’il suscite à la fois admiration et critiques, son passage à la tête de l’État aura marqué une rupture avec les pratiques du passé, en privilégiant l’efficacité et la rigueur.

À moins d’un an de la fin de son dernier mandat, le président béninois prépare donc doucement, mais fermement, son retrait de la scène politique.