L’Ecole supérieure d’audit et de management (ESAM) a donné le coup d’envoi de sa rentrée universitaire 2024-2025, le mercredi 6 novembre, à Lomé, avec une conférence-débat sur un thème central pour les professionnels du secteur : l’audit expectation gap. Cet événement marquait un moment clé dans le calendrier académique de l’école et a réuni un large public composé de représentants d’institutions étatiques et privées, d’étudiants et de parents.

Sous le thème « L’audit expectation gap : les auditeurs face à une injonction paradoxale », cette conférence a été animée par le professeur émérite Alain Burlaud, spécialiste en audit et enseignant au Conservatoire national des arts et métiers à Paris. 

Son intervention a permis d’explorer en profondeur les concepts fondamentaux liés à l’audit et aux défis auxquels sont confrontés les auditeurs, notamment le fameux expectation gap.

  • Une vision critique de l’audit et de ses défis

L’« expectation gap » désigne l’écart entre les attentes du public vis-à-vis des auditeurs et la réalité de ce qu’ils peuvent véritablement accomplir. 

Le professeur Burlaud a expliqué que le public attend souvent des auditeurs des prévisions financières, comme s’ils étaient capables de prédire les performances futures des entreprises, alors qu’en réalité, leur rôle est limité à la vérification des états financiers et à l’identification de risques immédiats. 

« L’auditeur ne peut pas prédire l’avenir, mais il doit veiller à s’assurer que les comptes sont conformes et que l’entreprise ne court pas de risques de défaillance », a souligné le conférencier.

Afin de réduire cet écart de compréhension, il existe des dispositifs en plus de l’audit traditionnel, comme le contrôle de la gestion d’entreprise et la vérification des possibles malversations. Le rôle de l’auditeur inclut également d’émettre des alertes en cas de risques financiers imminents ou de gestion défaillante.

  • L’injonction paradoxale, une contrainte supplémentaire

Autre notion clé abordée lors de la conférence : l’injonction paradoxale. Ce terme désigne une situation où une personne se trouve confrontée à des attentes contradictoires, créant une impasse difficile à résoudre. 

Pour un auditeur, l’injonction paradoxale réside dans la nécessité de satisfaire à la fois les exigences des marchés, des dirigeants et du public, tout en préservant son indépendance et en respectant les normes déontologiques.

Dans ce cadre, Prof. Burlaud a insisté sur l’importance de l’auditeur dans la recherche de l’intérêt public. Il a souligné que l’auditeur ne doit pas seulement se limiter à vérifier les chiffres, mais aussi s’assurer que son travail contribue au développement d’économies solides et durables.

  • L’ESAM, un lieu de formation ancré dans la pratique

L’objectif de cette conférence était de renforcer la compréhension des enjeux actuels dans le domaine de l’audit et de favoriser la transmission de valeurs fondamentales aux étudiants de l’ESAM. 

Comme l’a rappelé Mme Chantal Mifetou, directrice adjointe en charge de l’enseignement à l’ESAM, cet événement annuel s’inscrit dans une volonté plus large de former des professionnels compétents et éthiques. 

« Nous partageons des valeurs telles que l’excellence, l’honnêteté, l’intégrité, l’indépendance et la persévérance avec nos élèves. Le thème choisi pour cette conférence illustre parfaitement ces valeurs », a-t-elle déclaré.

Mme Mifetou a également insisté sur l’importance d’associer la théorie à la pratique. Selon elle, la rencontre avec des professionnels de renom permet aux étudiants de l’ESAM d’acquérir des compétences concrètes et de mieux comprendre le monde réel de l’audit, au-delà des simples enseignements théoriques.

Avec cette conférence, l’ESAM a non seulement marqué le début de l’année universitaire mais a aussi réaffirmé son engagement à former des experts capables de répondre aux défis complexes du secteur de l’audit et de la gestion.

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