À Londres, le ministre togolais, Prof Robert Dussey a appelé à un dialogue sincère et concret sur les réparations liées à l’esclavage et à la colonisation, en prélude au 9e Congrès panafricain prévu en décembre 2025 à Lomé. Un souffle nouveau a été donc donné au mouvement panafricain le 9 avril 2025, lors d’une conférence internationale tenue au SOAS University de Londres, sur le thème : « La Conférence de Londres, 125 ans après : panafricanisme et dialogue sur les réparations »

À l’initiative d’organisations de la société civile africaine et de la diaspora, cette rencontre a rassemblé chercheurs, militants, diplomates et représentants d’institutions pour raviver la mémoire du tout premier Congrès panafricain organisé en juillet 1900 à Londres.

Prenant la parole lors de cet événement, le Professeur Robert Dussey, ministre togolais des Affaires étrangères, a livré un discours fort et sans ambiguïté, rendant hommage aux pionniers du panafricanisme tout en exhortant les nations occidentales à reconnaître, réparer et restaurer les injustices liées à l’esclavage et à la colonisation.

« Se soustraire à ce devoir de mémoire, c’est minimiser les sacrifices de ceux qui ont ouvert la voie au péril de leur vie », a-t-il affirmé, avant d’en appeler à une mobilisation collective en faveur de la justice historique.

Le poids de l’histoire, l’urgence de la réparation

Dans un contexte mondial secoué par les injustices raciales persistantes et les fractures mémorielles, le ministre togolais a insisté sur l’importance de replacer la question des réparations au cœur de l’agenda panafricain et international. Il a rappelé que l’esclavage et la colonisation sont des crimes contre l’humanité, et que leur reconnaissance ne peut se limiter à des déclarations symboliques.

« Les excuses et les regrets ne réparent pas le tort. Il est temps de passer de la rhétorique aux actions concrètes », a-t-il déclaré.

Mettant en lumière les avancées réalisées au fil des Congrès panafricains, de Paris en 1919 à Johannesburg en 2014, Robert Dussey a souligné que les aspirations des peuples africains à la justice ont été trop souvent reléguées au second plan. « Le silence ne peut être la seule réponse à l’indicible », a-t-il martelé.

Une décennie pour la mémoire et l’action

Sous l’impulsion du président togolais Faure Essozimna Gnassingbé, l’Union africaine a proclamé la période 2021-2031 comme « la Décennie des racines africaines et de la diaspora africaine », confiant au Togo l’organisation du 9e Congrès panafricain, prévu pour décembre 2025 à Lomé.

Cet événement sera placé sous le thème : « Renouveau du panafricanisme et rôle de l’Afrique dans la réforme des institutions multilatérales : mobiliser les ressources et se réinventer pour agir ». Il vise à renforcer l’unité africaine et à repositionner le continent dans la gouvernance mondiale.

Vers un panafricanisme d’action

Le ministre Dussey a appelé les peuples africains et leurs diasporas à faire bloc pour porter une voix unique et forte : « Il n’y a pas plusieurs peuples africains. Il n’y a qu’un seul peuple africain, où qu’il vive. » Citant George Padmore et Cheikh Anta Diop, il a plaidé pour une réparation qui dépasse le cadre financier, et qui intègre la souveraineté, la décolonisation des esprits, ainsi que la renaissance culturelle et scientifique du continent.

De Londres à Lomé, une flamme à raviver

L’intervention de Robert Dussey à Londres a marqué une étape importante dans la réactivation du projet panafricain. En appelant à un dialogue véritable avec les anciennes puissances coloniales, il pose les jalons d’une diplomatie mémorielle ambitieuse, au service d’un futur réconcilié avec l’histoire.

« Londres incarne aujourd’hui le renouveau de notre engagement inébranlable. Lomé, demain, sera le moment des résolutions concrètes », a-t-il conclu.

À travers cette conférence et les préparatifs du prochain Congrès, le Togo se positionne en fer de lance du plaidoyer pour les réparations, dans un monde où l’Afrique réclame sa juste place, sa mémoire, et sa dignité retrouvée.

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